Naissance : 20 juin 1968 (43 ans)
(France)
Condamnation : 21 février 2002
Sentence : Prison à perpétuité
Meurtres
Nombre de victimes : 5 (supposées)
Pays : France
Arrestation : Septembre 1997
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L'affaire Alègre est une affaire criminelle française
concernant Patrice Alègre (né le 20 juin 1968),
un tueur en série français arrêté
à Paris en septembre 1997 et
condamné le 21 février 2002 à la réclusion criminelle
à perpétuité pour cinq meurtres.
Il a par la suite obtenu des non-lieu
dans quatre dossiers le 3 juillet 2008.
L'affaire, à proprement parler,
débute en mai 2003 par la réouverture du
dossier par les gendarmes de la cellule
« Homicide 31 »
(cellule chargée,
sous la direction de Michel Roussel de 2000 à 2003,
d'enquêter sur les victimes de Patrice Alègre).
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_ Septembre 1997 :
Arrestation de Patrice Alègre, soupçonné de meurtres.
Patrice Alègre reconnaît cinq meurtres et six viols,
mais est également mis en examen pour quatre autres meurtres.
_ 21 février 2002 :
Patrice Alègre est condamné à la réclusion criminelle
à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans.
_ Début mai 2003,
l’affaire Alègre n’est qu’un fait divers parmi d’autres,
relégué loin à l’intérieur des journaux parisiens.
Patrice Alègre est un tueur condamné en
2002 à vingt-deux ans de réclusion
pour plusieurs homicides et viols.
Mais, en Haute-Garonne,
des gendarmes de la cellule « Homicide 31 »,
persuadés que toute la lumière n’a pas été
faite sur son parcours criminel, ont rouvert le dossier.
__ Le 12 mai 2003,
l'hebdomadaire Marianne présente
les résultats de leurs investigations,
en particulier de récentes
« révélations »
faites par une prostituée.
Elle met en cause des policiers toulousains,
et un gendarme qui
« serait au courant de leurs agissements :
le système de corruption, mais aussi des
« parties fines »
organisées en présence d’au moins
deux avocats toulousains et autres notables dans l’emballement,
le nom du maire de Toulouse est même cité ».
__ Dimanche 18 mai 2003 au journal télévisé de 20h de TF1,
l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis,
président à cette date du Conseil supérieur de l'audiovisuel,
donne à l’affaire un retentissement maximum
en révélant que son nom est cité dans l'enquête,
et dénonce une « effarante machination »,
qui serait selon lui à rattacher
« aux milieux liés à l'industrie pornographique ».
_ Lundi 19 mai 2003,
Dominique Baudis charge son avocat
des poursuites en diffamation.
_ Jeudi 22 mai 2003,
deux prostituées confirment leurs propos devant les juges,
et un prostitué, sous le pseudonyme de « Djamel »,
affirme qu'il y a eu des « morts ».
_ Mardi 27 mai 2003,
le procureur de Toulouse,
annonce qu'il est mis en cause dans l'affaire.
Il est remplacé le 28.
_ Vendredi 13 juin 2003,
Dominique Baudis met en cause Jean-Michel Baylet,
patron de La Dépêche du Midi
et dénonce à nouveau une machination.
_ Mercredi 17 septembre 2003,
l'ancienne prostituée « Fanny »
revient sur l'accusation de viol qu'elle
avait formulée contre l'ancien maire de Toulouse,
Dominique Baudis.
_ Samedi 20 septembre 2003,
le travesti « Djamel »,
impliqué comme témoin dans un des aspects
de l'affaire est retrouvé mort
dans la chambre d'une clinique de Toulouse.
_ Lundi 11 juillet 2005,
la chambre de l'instruction de la cour
d'appel de Toulouse confirme
le non-lieu général dans le volet
« viols et proxénétisme »
dans lequel Dominique Baudis avait été mis en cause.
_ Décembre 2005,
Florence Khélifi, surnommée Fanny, 32 ans,
est mise en examen pour dénonciation
calomnieuse envers M. Baudis
et l'ex-substitut financier du procureur.
_ Septembre 2006,
Christelle Bourre, alias Patricia,
est mise en examen à la mi-septembre
pour dénonciation calomnieuse envers Dominique Baudis.
_ En 2006,
Émilie Espès, seule survivante d'une agression de
Patrice Alègre décède suite à une tentative de suicide.
_ Le 27 mars 2008,
le parquet annonce que les ex-prostituées
« Patricia » et « Fanny »
seront jugées en correctionnelle pour
« dénonciation calomnieuse »
envers l'ancien maire de Toulouse Dominique Baudis
et le magistrat Jean Volff.
Celles-ci sont reconnues coupables
de dénonciation calomnieuse et
respectivement condamnées à deux et trois ans
de prison avec sursis par le
Tribunal correctionnel de Toulouse le 26 mars 2009.
_ Le 3 juillet 2008,
les juges d'instruction du tribunal
de grande instance de Toulouse,
Serge Lemoine et Fabrice Rives,
rendent une ordonnance de non-lieu
concernant trois homicides volontaires et un viol avec arme.
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Autres points de vue :
L'affaire Alègre,
qui ne se résume pas à l'affaire Baudis,
conserve des zones d'ombre :
plusieurs témoins déclarent que le tueur
a été longtemps protégé par
des policiers ainsi que par un magistrat.
L'ex-gendarme Roussel dénombre
191 assassinats non élucidés.
L’organisation
« Stop à l’oubli »
réunit des familles de victimes,
qui continuent de réclamer la vérité sur l’affaire,
et livre un état des lieux en énumérant
« ces disparitions,
ces assassinats camouflés en suicide
et ces enquêtes tronquées, déformées, bâclées, etc. ».
Dans une vidéo réalisée en octobre 2005
par le journaliste d'investigation
Smaïn Bedrouni et publié sur
www.lvo.info et www.Politiquedevie.net,
Diane et Charles Roche, juristes de formation,
soulèvent des doutes sur la mort de leur père,
le magistrat Pierre Roche,
président de Chambre à la Cour d'Appel de Montpellier
mort le 22 février 2003 à l'âge de 60 ans
dans des circonstances qui leur paraissent suspectes
(ses enfants n'auraient appris sa mort
que 2 jours plus tard après l'incinération rapide du corps).
Ils parlent également des confessions
que leur père leur auraient faites peu de temps avant sa mort.
Dans celles-ci,
il aurait avoué faire partie d'une secte constituée
de hauts magistrats se sentant au dessus
des lois et organisant de
« soirées très spéciales »
qui se dérouleraient dans la région toulousaine
et durant lesquelles des personnes auraient
été torturées et auraient pour certaines trouvé la mort.