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Affaire Dominici .Parti 1.
30/09/2011 13:29
L’affaire Dominici est une affaire criminelle survenue en France. Dans la nuit du 4 au 5 août 1952, trois Anglais, Jack Drummond, sa femme Anne et leur fille Elizabeth sont assassinés près de leur voiture à proximité de La Grand'Terre, la ferme de la famille Dominici, sur la commune de Lurs dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le patriarche Gaston Dominici a été accusé du triple meurtre, condamné à mort sans que sa culpabilité ait jamais été clairement établie, puis gracié en 1960 par le général de Gaulle. L'affaire fut suivie par plusieurs journalistes, tant français qu'étrangers.
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Historique :
_ Le triple meurtre :
Au soir du 4 août 1952, alors qu'ils sont en vacances en France avec leur voiture, une Hillman vert amande immatriculée NNK 686, les Drummond font une étape au bord de la route nationale 96, à 165 mètres de La Grand'Terre, une ferme modeste malgré son nom, située sur le territoire de la commune de Lurs dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). L'emplacement est proche d'une borne kilométrique, le kilomètre 32, indiquant d'une part que Peyruis est distant de 6 km au nord, d'autre part que La Brillanne se trouve à 6 km au sud. Un large chemin empierré permet de descendre jusqu'aux rives de la Durance. Un pont enjambe la voie ferrée à 60 m de la route. Un sentier serpente de part et d'autre de la voie ferrée et de la pente de la Durance.
La Grand'Terre est occupée par les Dominici, une famille d'agriculteurs comprenant Gaston, le patriarche, 75 ans, Marie son épouse, 73 ans, Gustave leur fils, 33 ans, Yvette, 20 ans, la femme de Gustave et leur bébé Alain, 10 mois. La famille est d'origine italienne, l'arrière-grand-père piémontais de Gaston s'étant installé à Seyne (Alpes-de-Haute-Provence) comme cultivateur en 1800.
Dans la nuit du 4 au 5 août 1952, six coups de feu sont tirés à 1h10. Passant à 4h30 sur les lieux du crime, Marceau Blanc remarque un lit de camp devant la Hillman de la famille Drummond, ainsi qu'une couverture ou une toile qui masque les vitres droites et le pare-brise de la voiture. À 4h50, passant à son tour, Joseph Moynier ne voit rien de cela. À 5h20, Jean Hébrard aperçoit un lit de camp dressé contre la voiture. Les lieux du crime sont en constante évolution, ce qui semble contredire la thèse de l'intervention brève d'un commando extérieur venu exécuter un contrat.
Gustave Dominici déclare s'être levé à 5h30 et n'avoir découvert que le cadavre de la petite Elizabeth Drummond vers 5h45, le crâne fracassé, à 77 mètres de la voiture sur la pente menant à la Durance ; les cadavres des parents, Anne et Jack Drummond gisent près de leur voiture. Vers 6h00, Gustave interpelle le motard Jean-Marie Olivier et le délègue pour avertir les gendarmes d'Oraison de sa découverte. Alors qu'il possède une moto, il préfère donc faire appel à un passant pour prévenir la gendarmerie.
Vers 6h30, venant de Peyruis, Faustin Roure dépasse à vélomoteur Clovis Dominici et son beau-frère Marcel Boyer sur leurs bicyclettes ; il se rend directement au pont de la voie ferrée pour constater l'état d'un éboulement sur celle-ci, que Gustave lui a signalé la veille, en se déplaçant chez lui vers 21h00. Au même instant, les deux beaux-frères qui se sont arrêtés à La Grand'Terre, apprennent par Gustave que des coups de feu ont retenti vers une heure du matin et qu'il a découvert le cadavre d'une fillette sur la pente menant à la Durance. Les deux hommes se précipitent vers l'endroit et rencontrent F. Roure qui remonte de la tranchée de la voie ferrée. À 15 m de la sortie du pont, ils découvrent le corps de la petite Elizabeth et M. Boyer remarque que Clovis semble connaître la position exacte du petit cadavre et empêche ses compagnons d'approcher au plus près. En revenant sur la route, les trois hommes découvrent les corps des parents ; la mère, sur le dos, entièrement recouverte d'une couverture est en parallèle à gauche de la voiture ; son mari gît sur le dos, recouvert d'un lit de camp, de l'autre côté de la route. Inquiété par ce qu'il a entendu de la conversation à voix basse entre les deux frères lors du retour à la ferme, M. Boyer va nier s'y être arrêté lorsqu'il est interrogé sur son lieu de travail par le gendarme Romanet le 16 août 1952.
Avant de renoncer à ce mensonge, désavoué par F. Roure, le 20 août, quand il est entendu par le commissaire Sébeille, il dit ne pas savoir expliquer pourquoi il a menti. On en saura la raison le 13 novembre 1953, quand Clovis Dominici révèle que Gustave lui parlait des cris d'épouvante et de douleur des Drummond en présence de Marcel Boyer et de Roger Drac.
Entre 6h50 et 7h00, Jean Ricard qui a campé la veille sur le plateau de Ganagobie, passe à pied sur le lieu du drame et son attention est attirée par la voiture et par le désordre qui règne autour de celle-ci ; il contourne la Hillman et voit un lit de camp vide le long de la voiture ; à deux mètres environ à gauche, en parallèle, il découvre une forme humaine à même le sol, recouverte d'une couverture de la tête jusqu'en dessous des genoux avec les pieds en direction de La Grand'Terre.
Vers 7h00, ne voyant pas venir les gendarmes, Yvette Dominici, quoique enceinte de son deuxième enfant, enfourche son vélo et se dirige vers la ferme Sylve, négociant à Giropey, pour téléphoner à la gendarmerie. À la hauteur de la ferme Guillermain, située 350 m au sud de La Grand'Terre, elle rencontre Aimé Perrin et lui apprend que Gustave a découvert une petite fille, massacrée sur le talus de la Durance et mentionne la présence d'une femme habillée de noir, en compagnie des Drummond, vue par Gustave la veille au soir. Yvette demande à Aimé Perrin d'aller téléphoner à sa place. Ce dernier s'en retourne et rencontre au quartier de la Croix les gendarmes Romanet et Bouchier, avant de les accompagner sur les lieux du crime.
Vers 7h30, les deux gendarmes et Aimé Perrin arrivent sur place. Selon ce dernier, Gustave est venu à pied et sans son vélo ; il surgit dans le dos des gendarmes qui viennent de découvrir le corps d'Anne Drummond. Ils trouvent un lambeau de peau de main de 4 cm2 accroché à gauche du pare-choc arrière de la voiture ; il sera remis au commissaire Sébeille dès son arrivée. Les portières avant sont fermées alors que la double portière arrière est poussée, avec la clef à l'extérieur sur la serrure. Ceci exclut que la fillette s'y soit enfermée de l'intérieur. À 6,40 m de l'arrière de la Hillman se situe un puisard d'écoulement derrière lequel les gendarmes remarquent une énorme flaque de sang d'un m² de superficie. Aucun prélèvement sanguin ne sera effectué et on ne saura jamais qui a perdu autant de sang à cet endroit. Les gendarmes trouvent deux douilles et deux cartouches pleines, groupées en paires insolites comprenant chacune une douille et une cartouche intacte. Une paire se trouve à 3 m de l'arrière de la voiture ; l'autre paire se situe à 5 m en perpendiculaire de l'avant-gauche de la voiture et à 1,50 m de Lady Anne. Les deux paires sont distantes d'environ 9 m l'une de l'autre. Les douilles sont marquées LC4 et sont différentes des cartouches pleines marquées WCC 43 et 44. Gustave leur signale le corps de J. Drummond de l'autre côté de la route et indique celui de la fillette sur le talus de la Durance. Les deux gendarmes découvrent des empreintes de pas faites par des semelles de crêpe neuve, allant et venant près du corps d'Elizabeth. Ces empreintes sont protégées avec des branchettes et photographiées.
Romanet emprunte le vélo de Madame Perrin, venue rejoindre son mari, pour aller téléphoner chez le négociant Sylve et demander des renforts. Après 7h45, Faustin Roure revenant de Peyruis, où il est parti informer son chef de district, s'arrête de nouveau à la ferme. Il voit Gaston rentrer ses chèvres et surprend les propos du vieillard et d'Yvette qui lui apprend la tuerie. Nul ne peut affirmer s'il s'agit d'un véritable entretien ou d'un échange feint entre les deux protagonistes à l'attention de Roure, qu'ils ont repéré caché derrière la treille.
Vers 8h00, Bouchier, resté seul sur le bivouac, voit passer Roger Perrin en vélo se dirigeant vers La Grand'Terre. Peu de temps après, ce dernier revient à pied, le vélo à la main, accompagné de son grand-père et de Gustave. Gaston demande au gendarme la permission d'aller recouvrir le corps d'Elizabeth avec une couverture qu'il prend sur le lit de camp. Il sait donc que la fillette n'est pas recouverte.
À 8h15, le capitaine Albert arrive sur les lieux avec les gendarmes Crespy, Rebaudo et Romanet qu'il a récupérés devant chez les Perrin à Giropey. Dès son arrivée le capitaine Albert remarque un vélo au pied du mûrier ; la plaque d'identité lui indique que c'est celui de Gustave. Interrogé, celui-ci dit qu'il est allé chercher de la craie à la demande des gendarmes et qu'il a pris son vélo pour aller au plus vite, ce qui est réfuté par les gendarmes Romanet et Bouchier. De plus, le vélo disparaît sans que personne remarque qui est parti avec, ni quand.
Vers 8h30, arrivent le maire de Lurs, Henri Estoublon, qui a prévenu d'autres édiles, et le docteur Dragon qui commence ses constatations sur les corps des parents Drummond. Lorsqu'il se penche sur celui d'Elizabeth à 9h15, il constate d'une part que les membres et le torse sont encore souples et d'autre part que les pieds sont propres.
Vers 9h15, les Barth, parents d'Yvette, arrivent à la ferme Dominici. Yvette n'étant pas prête, elle sera emmenée par le boucher Nervi au marché d'Oraison et ne reviendra qu'après 16h00, accompagnée par ses parents, alors que d'habitude elle fait ses achats à Forcalquier et rentre pour le repas de midi.
À 9h30, venant de Digne, apparaissent le procureur Louis Sabatier, le juge d'instruction Roger Périès et son greffier Émile Barras.
Vers 10h00, surgit le gendarme maître-chien Legonge avec sa chienne Wasch. Mise en présence d'Elizabeth qu'elle flaire, alors que Gaston, Gustave et Roger observent la scène, la chienne suit le sentier côté Durance sur environ 50 m en progressant vers le nord, puis descend sur la voie ferrée qu'elle suit sur une centaine de mètres en s'éloignant de la ferme, vers Peyruis, puis elle remonte sur la RN 96, traverse la route et monte jusqu'au canal d'arrosage qui se situe 30 m au-dessus de la chaussée et s'arrête là. Personne ne peut comprendre à quoi correspond cet itinéraire. Les constats se font au milieu de dizaines de badauds et d'officiels qui piétinent et perturbent le vaste périmètre du crime ; on ne peut pas exclure l'hypothèse de quelques manipulations ou de menus larcins commis au titre de souvenirs macabres.
Pour le repas de midi, Gustave, Clovis et Paul Maillet se retrouvent dans la cuisine de Gaston ; au cours du repas, P. Maillet apprend qu'Elizabeth a été découverte encore vivante par Gustave. Il dira avoir été choqué que personne n'ait tenté de lui porter secours.
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