Surnom(s) : Le Forestier des Ardennes,
L'Ogre des Ardennes,
Le Tueur des Ardennes,
Le Monstre des Ardennes
Naissance : 4 avril 1942 (69 ans)
Sedan, Ardennes, (France)
Condamnation : 28 mai 2008
Sentence : Prison à perpétuité
Meurtres
Nombre de victimes : Entre 7 et 10
Période : 11 décembre 1987 – 5 mai 2001
Pays : France, Belgique
État(s) : Auxerre, Chalons-en-Champagne,
Charleville-Mézières,
Saint-Servais,
Nantes,
Arrestation : 26 juin 2003
______________________
Michel Fourniret, né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes),
est un violeur et tueur en série français,
aux crimes principalement commis sur des jeunes
filles en France et en Belgique.
Surnommé dans un premier temps le
« Forestier des Ardennes »
(il s'était prétendu forestier auprès des policiers,
métier qu'il n'a en fait jamais exercé) puis
« l'Ogre des Ardennes »,
« le Tueur des Ardennes » et
« le Monstre des Ardennes ».
Il a été arrêté en Belgique après une tentative
d'enlèvement d'une fillette en juin 2003.
Après enquête des faits qu'il avait pu
commettre en Belgique et la découverte
des crimes commis en France,
il a été extradé le 9 janvier 2006 vers la France.
Plusieurs fois reporté, son procès mène
à sa condamnation à la réclusion criminelle
à perpétuité incompressible
pour cinq meurtres et deux assassinats
de jeunes filles en France et en Belgique,
les justices françaises et belges s'étant
mises d'accord pour un procès unique.
Des enquêtes se poursuivent pour d'autres affaires.
Il a jusqu'à présent avoué neuf meurtres
commis entre 1987 et 2001,
mais il est soupçonné de plusieurs autres.
Certains de ses actes ont visé des jeunes filles mineures,
dont trois âgées de moins de quinze ans et
une de douze ans, ce qui les fait rentrer dans
la catégorie des crimes pédophiles.
Son épouse, Monique Olivier, née le 31 octobre 1948
est accusée de complicité de meurtre et
de non dénonciation de meurtre dont elle avait connaissance.
Elle a été jugée en même temps que lui
et condamnée à la réclusion criminelle à
perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans.
Le 2 juillet 2010, le juge aux affaires familiales
du tribunal de Charleville-Mézières,
prononce le divorce entre Michel Fourniret et Monique Olivier,
après 21 ans de mariage .
Monique Olivier
________________
Enfance et adolescence :
On sait très peu de choses sur son enfance car il n'a pas voulu détailler cette période de sa vie auprès des enquêteurs. Il est né le 4 avril 1942 dans un milieu ouvrier à Sedan, où il a passé son enfance. Aux psychiatres qui l'interrogent sur sa mère, fille de paysan décrite comme caractérielle, Michel Fourniret recommande les lectures de Jules Renard et Hervé Bazin : Dans Poil de carotte, le petit François, victime de la haine et des humiliations maternelles, prend plaisir à massacrer de petits animaux. Dans Vipère au poing, Jean, maltraité par sa mère tyrannique, trouve les femmes dégoûtantes. L’année de sa naissance, elle faisait des ménages à la Kommandantur de l'armée allemande qui occupait alors les Ardennes. Des rumeurs d'adultère avec un officier nazi ont circulé mais il n’est pas connu si cette relation a réellement été consommée. Il aurait été victime d'inceste dans son enfance, du fait de sa mère, quand il avait quatre ou cinq ans, ou cinq ou six ans, « sa mère se servant de lui comme d’un objet sexuel ». Depuis la prison de Fleury-Merogis, il écrit à Monique Olivier : « Maman faisait la grasse matinée. Elle m'avait pris dans le lit… » Il a eu une sœur, Huguette, aujourd’hui décédée, et un frère, André ; tous les deux sont plus âgés que lui . Il aurait été très marqué par la vision de sa sœur déféquant dans un seau et a plus tard déclaré : « Pour moi, une femme, ça ne défèque pas. C'est dégradant, ce n'est pas à la hauteur de l'image de la sainte Vierge ». Son père travaille comme ouvrier métallurgiste à Sedan. Il est décrit comme alcoolique, absent. Il divorcera d'une femme à la santé mentale défaillante en obtenant la garde de ses trois enfants. Michel Fourniret est décrit par ses camarades de classe comme fourbe, voleur de stylos, de portefeuille et de livres. « Dans l'adolescence, il trépignait de plaisir après avoir fait ses petites conneries perverses » qui lui vaudront d'être battu par ses camarades ou les surveillants de son école. Il se décrit comme un enfant obnubilé par la pureté et la Vierge Marie.
___________________________
Vie d'adulte :
Joueur d'échecs et passionné par la littérature, il est décrit comme intelligent, citant Dostoïevski, Rilke, Camus. Il sert dans les commandos de l'Air en Algérie puis se tourne vers des métiers techniques et devient ouvrier-fraiseur et menuisier. Il se marie en 1964 et a son premier enfant. En 1967, première condamnation à de la prison avec sursis pour agression sur mineures. Sa femme demande le divorce. En 1970, il se remarie, mariage qui sera suivi de la naissance d'un fils puis de jumelles. Entre 1966 et 1973, Michel Fourniret est condamné pour des faits de voyeurisme et de violence commis à Nantes et à Verdun. Il a été incarcéré le 25 mars 1984 pour une dizaine d'agressions et viols sur mineurs en région parisienne et le 26 juin 1987, il est condamné par la cour d'assises de l'Essonne à cinq ans d'emprisonnement fermes, condamnation assortie de trois ans de mise à l'épreuve. Entre-temps sa seconde épouse a demandé le divorce.
__________________
Séjour dans l'Yonne et premiers meurtres : Il est libéré en octobre 1987 de Fleury-Mérogis, par le jeu de remises de peine et des 3 ans de préventive déjà effectués avant le procès. Il va alors s'installer avec sa nouvelle compagne Monique Olivier à Saint-Cyr-les-Colons dans l'Yonne, non loin d'Auxerre, le second mari de sa mère y possédait une maison. Il a connu Monique Olivier lorsqu'il était en prison, par petites annonces dans Le Pèlerin et après un échange de courrier, elle était venue le visiter régulièrement pendant son incarcération. Elle-même est séparée de son mari et a deux enfants. Ils se marient en 1988 et ont un fils, Sélim Fourniret qui nait le 9 septembre 1988. Ils projettent alors vaguement de monter un gîte rural. L'homme est discret dans le village, semblant vivre de petits travaux de maçonnerie au noir, sa femme reste cloîtrée chez elle. Il va commettre son premier enlèvement et meurtre avec la complicité active de celle-ci en décembre 1987, moins de 3 mois après son installation dans le village icaunais. Il enlève, viole et tue une jeune lycéenne, Isabelle Laville. Le couple circule ensuite entre les Ardennes et l'Yonne, parcours ponctué de plusieurs viols, meurtres et assassinats. En décembre 1988, ils quittent l'Yonne pour s'installer à Floing près de Sedan.