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John Wayne Gacy Jr. (Pogo The Clown, Killer Clown ) .Parti 3.
26/09/2011 15:44
Crimes et châtiments (suite) :
Gacy et Rosalind Carter En 1978, Gacy rencontra Rosalynn Carter, femme du Président Jimmy Carter, et fut photographié lui serrant la main. Elle dédicaça ensuite l’une des photos et Gacy l’accrocha bien en évidence dans son bureau. Il la garda comme son plus précieux trésor... La rencontre eut lieu à l’occasion d’un défilé organisé, comme chaque année à Chicago, pour commémorer les débuts du gouvernement démocratique en Pologne (de nombreux émigrés polonais, allemands et hollandais vivent dans l’Illinois). Gacy, dont le père était d’origine polonaise, était responsable du défilé depuis trois ans.
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En janvier 1978, Gacy fut arrêté et emmené au commissariat de police de Chicago. Un prostitué de 19 ans nommé Robert Donnell avait déposé une plainte contre lui. Donell s’était rendu chez Gacy après avoir accepté d’être payé pour des rapports sexuels. Mais ce qui était réellement arrivé dépassait l’accord conclu. Gacy l’avait menotté puis avait passé la nuit à l’étrangler au point de lui faire perdre conscience plusieurs fois, à le violer, à le frapper avec des chaînes, à lui uriner dessus et à lui maintenir la tête sous l’eau dans une baignoire jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Il avait même joué à la roulette russe. L’horreur avait duré 8 longues heures. Mais, pour une raison inconnue, Gacy avait décidé de ne pas tuer Robert. Il l’avait reconduit dans la rue et l’avait jeté sur le trottoir, sanguinolent, ne tenant plus sur ses jambes. Gacy expliqua qu’ils avaient simplement eu des rapports « consentis » et que le jeune homme, un prostitué, essayait sûrement de le faire chanter, lui, un homme d’affaires respectable... La police de Chicago le crut et décida de ne pas donner suite à cette affaire. Billy Kindred, 20 ans, devait se marier quelques semaines plus tard et passa la journée du 16 février avec sa fiancée, à planifier la cérémonie. Le soir, il rencontra Gacy et accepta de monter dans sa voiture. Il fut violé et tabassé par Gacy avant d’être étranglé. Le 22 mai 1978, Jeffrey Ringall, qui s’était disputé avec sa petite amie, voulait faire un tour à New Town, un quartier populaire de Chicago, pour se changer les idées. Alors qu’il marchait, une Oldsmobile noire s’arrêta devant lui. Un homme enrobé se pencha à la fenêtre et le complimenta sur son bronzage. Il discuta un moment avec lui puis demanda à Ringall s’il voulait partager un joint avec lui en se promenant en ville. Tout heureux de cette rencontre providentielle, Ringall monta dans la voiture et accepta la marijuana que lui tendait son nouvel ami. Quelques minutes plus tard, alors qu’ils discutaient tranquillement, l’homme se jeta sur Ringall et plaqua un chiffon imbibé de chloroforme sur le visage du jeune homme. Ce dernier perdit rapidement conscience et n’ouvrit les yeux que brièvement, un peu plus tard, alors que la voiture roulait le long des rues. Hagard, Jeffrey ne parvint pas à comprendre où il allait, ni ce qui lui arrivait. L’homme remarqua qu’il était réveillé et l’endormit de nouveau avec le chloroforme. Lorsque Jeffrey Ringall reprit conscience, il réalisa qu’il était à l’intérieur d’une maison, dans une chambre où était accrochée la photo d’un clown. Sa tête et ses mains étaient attachées à une sorte de pilori. Son agresseur était nu devant lui. Il pointa vers lui l’un des godemichés de tailles différentes étalés sur le sol, et expliqua qu’il allait les utiliser sur lui. Ce soir-là, Ringall fut brutalement violé, torturé et chloroformé par son kidnappeur, des heures durant. Le lendemain, en fin de matinée, Jeff Ringall se réveilla, habillé, sous une statue du Lincoln Park, à Chicago. Son corps le faisait souffrir de partout et il était surpris d’être encore en vie. Il se traîna jusqu’à l’appartement de sa petite amie, qui le conduisit à l’hôpital, où il resta six jours entiers. Il était dans un état effroyable : sa peau était lacérée et brûlée en plusieurs endroits, son visage était tuméfié et boursouflé, son anus était déchiré, et son foie était gravement et définitivement endommagé par le chloroforme que son violeur avait massivement utilisé sur lui. Mais cela n’était rien comparé au traumatisme émotionnel subi par le jeune homme.

Il porta plainte auprès de la police, qui le crut. Comment douter en voyant le visage boursouflé de Jeffrey Ringall ? Mais les enquêteurs pensèrent qu’ils ne trouveraient pas son violeur, car Ringall n’avait que très peu d’informations à leur fournir. Déterminé à trouver son agresseur, Jeffrey passa des jours et des jours près d’une sortie d’autoroute : au moment où il s’était vaguement réveillé, avant que son agresseur ne l’endorme à nouveau avec son chloroforme, il avait reconnu cette sortie. Après des heures d’attente, Ringall reconnut finalement l’Oldsmobile noire et la suivi jusqu’au domicile du conducteur. Lorsqu’il apprit que la maison appartenait à un certain John Wayne Gacy, il porta immédiatement plainte contre lui pour viol. La police de Chicago décida toutefois qu’il n’y avait pas assez de preuves pour faire condamner Gacy et n’enquêta pas plus loin. Outré, Jeff Ringall s’adressa alors à un avocat et, en juillet 1978, attaqua Gacy « au civil » selon une procédure privée. Gacy réagit rapidement, affirmant que c’était Ringall qui avait tenté de l’endormir avec de la drogue. Gacy se croyait intouchable. Lorsqu’on lui demandait pourquoi ses employés changeaient si souvent, il répondait que les garçons étaient rentrés chez eux, qu’ils étaient partis « vers le sud », ou qu’ils avaient été licenciés. Comme il employait beaucoup d’adolescents sur des contrats de courte durée, peu de gens remarquaient la disparition de ses victimes. En plus de ses victimes connues, il avait emmené chez lui de jeunes sans-abri, que personne ne chercha jamais. Le 14 juin 1978, un adolescent nommé Timothy O’Rourke suivit John Wayne Gacy chez lui pour y fumer de la marijuana. Il y fut violé et frappé, puis étranglé. Mais Gacy n’avait plus de place dans son vide sanitaire, dont l’odeur de putréfaction devenait proprement insoutenable. Gacy mit le corps du jeune homme dans un drap, puis le transporta jusqu’à un pont enjambant la rivière Des Plaines, où il le jeta. Le 4 novembre, Frank Wayne « Dale » Landingin, un jeune homme de 19 ans, disparut à son tour. Prostitué occasionnel, il s’était disputé toute la nuit avec sa petite amie et était sorti de chez lui en trombes, fou de rage. Il avait rencontré Gacy et avait accepté de le suivre chez lui. Gacy jeta également son corps dans la rivière Des Plaines. Fin novembre 1978, James Mazzara, 20 ans, cherchait un nouveau logement à louer. Il avait entendu dire que Gacy logeait parfois les adolescents qui travaillaient pour lui. Gacy le fit entrer et lui montra la « chambre d’ami » à l’étage. Détendu, James accepta le verre que lui proposa aimablement Gacy. Mais très rapidement, il se retrouva attaché et incapable de se défendre. Gacy le viola et le tortura durant des heures. Puis, il lui enfonça son caleçon dans la gorge et le jeune homme suffoqua. Gacy conduisit à nouveau, de nuit, jusqu’à un pont enjambant la rivière Des Plaines. La police de Chicago était incapable d’arrêter un tueur qui avait déjà fait plus de 30 victimes. Mais les policiers d’une petite ville voisine allaient enfin mettre un terme à ses agissements monstrueux. Le 11 décembre 1978, Robert Piest, 15 ans, disparut à son tour devant la pharmacie où il travaillait, à Des Plaines. Il était le cadet d’une famille de 3 enfants. Fils modèle, gymnaste d’exception et très bon lycéen, il travaillait dans une pharmacie après les cours pour gagner de quoi s’acheter une voiture. Sa mère, qui était venue le chercher pour fêter son anniversaire en famille, attendait à l’intérieur de la pharmacie, car son fils lui avait dit qu’il reviendrait dès qu’il aurait fini de discuter avec un homme qui allait lui offrir un autre travail, mieux rémunéré. Mais il ne revint pas et sa mère commença à s’inquiéter. Avec son époux et ses deux autres enfants, Mme Piest chercha son fils dans le quartier mais ne le trouva pas. Trois heures plus tard, elle appela la police de Des Plaines. Le lieutenant Joseph Kozenczak, qui comprit rapidement que Robert Piest n’avait pas fait une fugue, commença son enquête. Il apprit que l’homme à qui Robert Piest devait parler s’appelait John Wayne Gacy, entrepreneur à Chicago, 36 ans. Kozenczak décida de vérifier son casier judiciaire, par simple routine, et fut effaré lorsqu’il découvrit les raisons pour lesquelles Gacy avait été incarcéré dans l’Iowa en 1968... et de nombreuses fois soupçonné depuis. Il semblait incroyable que Gacy soit en liberté, sans aucune surveillance. Kozenczak se rendit chez lui, mais Gacy lui expliqua qu’il ne savait rien de la disparition de Robert Piest, qu’il ne le connaissait pas et ne l’avait jamais vu. Kozenczak fut surpris par le fait que Gacy niait connaître le garçon alors que plusieurs personnes savaient qu’ils avaient rendez-vous. Il demanda à Gacy de le suivre au commissariat pour y être interrogé. Mais Gacy répondit qu’il ne pouvait quitter sa maison : il y avait récemment eu un décès dans sa famille et il attendait plusieurs coups de téléphone importants. Gacy ne se présenta au commissariat qu’à 3h30 du matin, couvert de boue. Il s’excusa en affirmant que sa voiture s’était embourbée... et fut surpris (sic) lorsqu’on lui annonça que Kozenczak ne lui avait pas fait la grâce de l’attendre. Gacy revint le lendemain, 13 décembre 1978, et nia de nouveau connaître Robert Piest. Lorsque les policiers lui expliquèrent que des témoins l’avaient vu avait l’adolescent, il répondit simplement « Ah... Oui... Ce Robert-là... ». Il se montra chaleureux et discuta un bon moment avec les enquêteurs présents. Il se vanta d’être un homme d’affaires prospère, un bénévole du parti démocrate qui se déguisait en clown pour les enfants des hôpitaux... et qui avait « des amis haut placés ». Pendant qu’il badinait, Kozenczak obtint un mandat de perquisition qui lui permettait de fouiller la maison de Gacy. Il pensait qu’il y trouverait le jeune Robert. Seul. Le pavillon, très propre et ordonné, était rempli de plantes vertes. Des images de clowns, peintes par Gacy, étaient accrochées aux murs. Les enquêteurs pensèrent immédiatement qu’ils tenaient leur coupable : un tapis, dans le salon, était maculé par ce qui semblait être du sang. Un inspecteur fit l’inventaire de tous les éléments incriminants découverts dans la maison : - une boîte à bijoux contenant deux permis de conduire appartenant à des hommes jeunes, et plusieurs anneaux, dont une chevalière du Maine West High School, classe 1975, sur laquelle étaient gravées les initiales J.A.S. - une petite boîte contenant de la marijuana et du papier à rouler - plusieurs films érotiques hétéro et homosexuels - des médicaments, dont du Valium et du nitrite d’amyle (ou « poppers », un médicament contre les angines de poitrine qui peut être utilisé comme aphrodisiaque sous forme intraveineuse). - un couteau à cran d’arrêt - un morceau de couverture taché (de sang ?) - un carnet d’adresses bien rempli - des livres aux noms évocateurs (« Les garçons à moto », « Adolescents étroits », « La pédérastie : le sexe entre hommes et garçons », « 21 affaires sexuelles anormales »...) - une paire de menottes et ses clés - une longue planche de bois présentant deux trous aux extrémités (un genre de pilori) - un pistolet italien de calibre 6mm - des badges de policiers - un grand godemiché en caoutchouc (qui était caché dans le grenier) - une seringue hypodermique et une petite bouteille de chloroforme - des vêtements bien trop petits pour Gacy - une corde en nylon Les enquêteurs trouvèrent également un reçu pour le développement d’une pellicule photo. La petite amie de Robert Piest expliqua que ce reçu lui appartenait et qu’elle l’avait donné à Robert le jour de sa disparition. L’adolescent s’était donc bien rendu chez Gacy. Trois véhicules appartenant à Gacy furent également saisis, dont un pickup Chevrolet 1978 présentant le nom de son entreprise sur les portières, une Oldsmobile noire de 1979 et un van présentant également le nom de son entreprise. Les enquêteurs ne trouvèrent rien d’autre et retournèrent au commissariat pour demander que des analyses soient menées sur les preuves. Les enquêteurs expliquèrent à Gacy qu’ils avaient saisi des objets chez lui. Il entra dans une colère noire et appela immédiatement son avocat. Mais la police n’avait encore rien d’assez sérieux pour le faire inculper de meurtre et dut le relâcher. Les policiers décidèrent toutefois de placer Gacy sous surveillance, jour et nuit. Ils ne le lâchèrent pas d’une semelle. Certains amis de Gacy furent convoqués et interrogés par les enquêteurs. Gacy leur avait affirmé auparavant que la police voulait l’accuser d’un meurtre qu’il n’avait pas commis. Les policiers n’obtinrent donc que peu de renseignements utiles. Les amis de Gacy ne pouvaient pas croire qu’il fut capable de tuer quelqu’un. Les enquêteurs surveillèrent Gacy de manière étroite. Au départ, il voulut défier les policiers, en assurant à ceux qui le suivaient que leurs supérieurs étaient des idiots et en les invitant à déjeuner. Il leur indiquait où il se rendait lorsqu’il prenait sa voiture et accrocha les décorations de Noël sur sa maison comme à son habitude. Il invita même les policiers au restaurant et leur affirma « Vous savez, les clowns peuvent s’en tirer avec des meurtres ». Mais, à mesure que les jours passaient, Gacy commença à perdre son sang-froid. Il se mit à boire énormément, cessa de se raser, et hurla sur ses employés. Il embaucha deux avocats et porta plainte contre la police de Chicago pour harcèlement. Une semaine après la disparition de Robert Piest, Gacy était à bout de nerfs. Mal rasé, insomniaque, il épiait les deux policiers qui le suivaient constamment. Et, un jour, il les invita à boire un café chez lui. Peut-être voulait-il encore jouer « au plus fort », les amadouer, les interroger pour en savoir où en était l’enquête, ou les persuader de son innocence... Mal lui en prit, car l’un des policiers, l’agent Schulz, était un homme d’expérience qui reconnut immédiatement l’odeur nauséabonde qui imprégnait l’atmosphère chauffée du petit pavillon de Gacy : une odeur de cadavre. Lorsque ces collègues avaient perquisitionné une semaine auparavant, il faisait froid et l’odeur ne les avait pas frappés. Schulz en fit part à l’inspecteur Kozenczak. Celui-ci venait d’apprendre que l’anneau aux initiales J.A.S. découvert chez Gacy appartenait à John Szyc. Trois anciens employés de Gacy avaient mystérieusement disparu après avoir eu rendez-vous avec lui. La télévision de Gacy - les policiers avaient vérifié le numéro de série - appartenait à également à John Szyc. Dans le coffre de l’Oldsmobile avaient été découverts des cheveux et, d’après les analyses, il semblait bien qu’ils appartenaient Robert Piest. Gacy pouvait avoir fait plus qu’une seule victime.

Le 21 décembre, Kozenczak décida d’arrêter Gacy pour possession de marijuana et de Valium : alors que les policiers le suivaient comme à leur habitude, il avait été surpris alors qu’il fournissait de la marijuana à un pompiste dans un garage. Les voisins de Gacy furent abasourdis en apprenant la nouvelle. Seul l’un des amis de Gacy se doutait qu’il était soupçonné d’un délit bien plus grave que la détention de marijuana. La veille, presque hystérique, Gacy avait avoué à Donald Czarna qu’il avait bien tué un adolescent. Gacy avait ensuite admis à son ami qu’il avait tué une trentaine de garçons, parce qu’ils étaient « mauvais » et qu’ils tentaient de le faire chanter. Puis, il s’était mis à pleurer à gros sanglots. Les policiers ramenèrent Gacy chez lui et lui annoncèrent qu’ils allaient tout fouiller jusqu’à ce qu’ils trouvent un cadavre, sous le plancher s’il le fallait. Gacy s’effondra et avoua avoir enterré un homme, « un ancien amant », sous le sol de son garage. Il ajouta toutefois qu’il l’avait tué en état de légitime défense. Les policiers ne le crurent pas. Ils commencèrent à enlever le tapis maculé d’une tache, dans le salon, et remarquèrent une trappe au fond d’un placard. Ils l’ouvrirent et découvrirent, dans le vide sanitaire, une marre d’eau sombre à l’odeur répugnante, qu’ils prirent d’abord pour des relents d’égouts.
L’un des policiers discerna une fiche électrique et la brancha dans une prise murale toute proche. Une pompe électrique se mit en marche dans le sous-sol. Un quart d’heure plus tard, la marre avait disparu et un technicien des services de police descendit dans le vide sanitaire rempli de boue. L’odeur de putréfaction y était écoeurante. Il plongea une pelle dans la boue et, en voyant des asticots bouger à la surface, il comprit que la substance graisseuse n’était pas de la terre humide mais de l’adipocire, une matière produite par la décomposition de la chair. Le technicien fouilla un petit moment et découvrit rapidement l’os d’un bras humain, puis celui d’un pied. L’adipocire ne se forme que 12 mois après le décès : ce cadavre ne pouvait pas être celui de Robert Piest. En état de choc, le technicien des services de police lâcha : « Je crois que cet endroit est rempli de gamins ». Les voisins et les curieux commencèrent à s’agglutiner devant le domicile de Gacy. Tout le monde le considérait comme un homme sympathique et sans problème. Il avait neigé quelques jours plus tôt et il s’était proposé pour déblayer les allées de ses voisins les plus âgés. Il buvait rarement, ne consommait aucune drogue et détestait les homosexuels... Les enquêteurs, eux, avaient commencé à creuser dans le vide sanitaire et réalisaient que Gacy était l’un des pires tueurs en série de l’histoire américaine. Le Docteur Robert Stein, médecin légiste du comté de Cook, fut appelé pour aider les enquêteurs. Il leur demanda de revêtir des combinaisons et des masques, et de prendre des bains désinfectants après leur travail. Il organisa les fouilles en délimitant les parcelles des terres par section, comme un site archéologique. Il savait que l’excavation d’un corps décomposé doit être menée avec de grandes précautions afin d’en préserver l’intégrité. Durant les jours et les nuits qui suivirent, les enquêteurs creusèrent sans s’arrêter. Pendant ce temps, John Wayne Gacy était interrogé au quartier général de la police de Des Plaines. Confronté aux preuves, il avoua finalement aux policiers les meurtres d’au moins trente adolescents en sept ans. Il avait enterré la plupart des corps sous sa maison. Mais il expliqua qu’il n’avait commis lui-même aucun des meurtres. Le véritable coupable était un « alter ego » nommé « Jack Hanley » ou « Bad Jack », qui détestait les homosexuels. (Il s’avéra que Jack Hanley était le nom d’un véritable policier avec qui Gacy avait discuté plusieurs fois dans un bar de Chicago...) Il ne put expliquer pourquoi il avait tué Robert Piest, qui n’était pas homosexuel. Il raconta qu’il avait emmené Robert chez lui pour discuter d’un éventuel emploi. Il lui avait fait comprendre qu’il pourrait gagner de l’argent en vendant son corps, mais l’adolescent avait refusé tout net. Gacy l’avait alors convaincu de jouer avec lui... et ses menottes. Robert s’était laissé convaincre. (Il s’avéra en fait que Robert Piest avait accepté de monter dans le véhicule de Gacy, près de la pharmacie, mais uniquement pour y discuter un instant, car sa mère l’attendait. Gacy avait prestement plaqué un tissu imbibé de chloroforme sur le visage de l’adolescent). Selon Gacy, à partir de là, « Jack » avait pris le contrôle de son esprit et de ses actes, et il ne se souvenait que vaguement des événements. Robert Piest avait semblé bouleversé lorsqu’il lui avait annoncé qu’il allait le violer, alors il l’avait laissé partir. Puis, Gacy avait sombré dans une sorte de torpeur ou d’inconscience. Le téléphone l’avait réveillé. C’était un ami qui lui demandait la raison de son retard à une réunion (cet ami déclara par la suite que Gacy parlait tout à fait normalement et qu’il se dominait parfaitement). Après s’être excusé, Gacy était retourné dans sa chambre. Robert Piest était étendu sur le lit. Il avait été étranglé à l’aide d’un garrot fait d’une corde et d’un marteau. Gacy avait transporté le corps dans son grenier. Il y était encore lorsque le lieutenant Kozenczak était passé, le lendemain matin. Comme il n’y avait plus de place dans le vide sanitaire et qu’il s’était fait mal au dos à force de creuser, Gacy s’était décidé à jeter le corps de l’adolescent dans la rivière Des Plaines, comme il l’avait déjà fait pour ses 4 dernières victimes. A la nuit tombée, il avait emballé le corps dans une couverture et l’avait porté jusqu’à sa voiture. Il l’avait jeté du haut du pont Kankakee mais, en se pressant de regagner Des Plaines pour se rendre à son entretien avec la police, il avait dérapé sur la route verglacée et sa voiture avait finit sa course dans la boue épaisse de la berge. C’était pour cette raison qu’il ne s’était présenté au commissariat qu’à 3h30 du matin, couvert de boue. Gacy discuta ensuite avec l’adjoint du procureur de l’Illinois, Larry Finder, et lui décrivit où la plupart des corps avaient été enterrés. Lorsque Finder lui dit qu’il avait du mal à situer les tombes dans son esprit, Gacy prit une feuille et un crayon, dessina un rectangle, puis le remplit avec d’autres petits rectangles qui représentaient « les tranchées », c’est-à-dire les tombes. Il y en avait presque trente. La carte s’avéra très précise et tout à fait exacte. Certains corps avaient été enterrés parallèlement aux fondations de la maison, d’autres perpendiculairement... Le Docteur Robert Stein réalisa que Gacy, perfectionniste dans tout ce qu’il faisait, avait disposé les corps de manière à utiliser efficacement tout l’espace disponible dans le vide sanitaire... Gacy avait versé de la chaux ou de l’acide chlorhydrique à plusieurs reprises sur les corps, dans le but de diminuer l’odeur de putréfaction et d’accélérer la décomposition.
Scéne de crimes :
Le premier jour de fouilles, la police découvrit deux corps. L’un était celui de John Butkovich, enterré dans le garage. L’autre corps, celui de Jon Prestige, était enterré sous la maison et enveloppé dans du plastique. Le lendemain, trois nouveaux corps furent découverts. Jour après jour, les enquêteurs déterraient de nouveaux cadavres. Certaines des victimes furent découvertes avec leurs sous-vêtements enfoncés dans leur gorge. D’autres corps étaient enterrés si proches les uns des autres et leur état de décomposition était si semblable que les policiers pensèrent qu’ils avaient été tués et enterrés le même jour. Les médias nationaux campaient devant l’habitation de Gacy, suivant heure par heure les macabres excavations. La maison de Gacy était en permanence cernée de caméras et de journalistes. La maison de Gacy, qui devint aussi célèbre aux yeux des spectateurs que la Maison Blanche, fut peu à peu réduite en morceaux, alors que les policiers creusaient, cherchaient et découvraient d’autres corps. Les voisins de Gacy étaient harcelés tant par les médias que par une partie de la population, qui ne comprenait pas qu’ils n’aient « rien vu », qu’ils ne se soient doutés de rien, qu’ils n’aient pas su discerner, derrière le sympathique entrepreneur qui se déguisait en clown pour les enfants, un abominable assassin.
Le 28 décembre 1978, la police annonça qu’elle avait retrouvé 26 corps sous la maison de Gacy et un dans son garage. En novembre, le corps nu de Frank "Dale" Landingin avait été repêché dans la rivière Des Plaines. Les enquêteurs découvrirent le permis de conduire du jeune homme dans la maison de Gacy et comprirent qu’il était également responsable de ce meurtre. Et Gacy avait jeté d’autres victimes dans la rivière : le 28, le corps de James Mazzara fut repêché dans la rivière Des Plaines, ses sous-vêtements enfoncés dans sa gorge. En février 1979, la police creusait toujours dans la propriété de Gacy. Il leur avait fallu plus de temps que prévu pour terminer les fouilles sous la maison, à cause du froid de l’hiver qui avait gelé le sol en profondeur. Ils pensaient qu’ils pouvaient encore trouver des corps ailleurs que dans le vide sanitaire. Des ouvriers du bâtiment furent appelés pour démolir le béton du patio de Gacy. Ils découvrirent le corps d’un jeune homme, bien préservé dans le ciment. Il portait un short en jeans et une alliance. La semaine suivante, un 31ème corps fut découvert dans la rivière Illinois. Les enquêteurs identifièrent le jeune homme grâce au tatouage qu’il portait au bras et dont une photo fut reproduite dans la presse. Un ami du père de la victime reconnu le tatouage de « Tim Lee », alias Timothy O’Rourke, fan de Bruce Lee qui l’admirait au point d’avoir prit son nom et de se l’être fait tatouer. Peu après, le dernier corps fut découvert chez Gacy, sous la salle de jeu. La maison fut ensuite détruite et réduite en poussière. Robert Piest ne figurait pas parmi les corps retrouvés chez Gacy et l’on ne savait toujours pas ce qu’il était advenu de lui. Il fut finalement retrouvé dans la rivière Illinois en avril 1979. Il était resté coincé le long de la rivière, dans un endroit peu accessible ou visible, mais des vents violents avaient pu le déloger et le pousser jusqu’au barrage de Dresden, où on l’avait découvert. L’autopsie détermina qu’il était mort par suffocation : des serviettes en papier avaient été enfoncées dans sa gorge. Sa famille porta immédiatement plainte contre Gacy pour meurtre, mais aussi contre le conseil de libération sur parole de l’Iowa et le département des prisons, pour avoir libéré Gacy trop tôt, en 1970, et la police de Chicago, pour négligence. La police de Des Plaines, elle, fut louée pour sa rapidité d’action... Les policiers comparèrent des radios dentaires et d’autres indices afin d’identifier les victimes. Neuf ne furent malheureusement jamais identifiées. Gacy fut transféré à la prison du comté de Cook. Puis, des psychiatres l’examinèrent à l’hôpital psychiatrique Cermak, à Chicago, pour déterminer s’il était ou non sain d’esprit. Dès le début, Gacy affirma être la victime de son alter ego malfaisant nommé « Jack ». C’était « Jack » qui commettait les meurtres. Gacy concéda néanmoins plus tard que lui, John Gacy, en avait aussi commis quelques-uns. « Jack » s’emparait de l’esprit de Gacy tard dans la nuit, quand celui-ci avait bu, et le forçait à se mettre en quête de victimes. « Jack » était soi-disant l’une des quatre personnalités qui dominaient tour à tour Gacy. Mais ses récits variaient si souvent qu’il devenait difficile de croire quoi que ce fût. L’un des psychiatres menaça même de ne plus s’occuper de lui s’il ne cessait pas de mentir. Gacy soutenait également qu’il avait commis la plupart des meurtres en état de légitime défense, y compris le premier, celui du garçon qu’il avait ramassé à la gare routière. Les autres avaient eu lieu à la suite d’altercations : celle qui avait précédé le meurtre de Butkovich concernait le salaire de celui-ci, la dispute avec Godzik portait sur la drogue, celle qui l’avait opposée à Szyc avait éclaté au sujet d’une voiture... Gacy donna ensuite une autre explication pour certains des décès. Les adolescents avaient accepté les rapports sexuels de leur plein gré, et avaient été d’accord pour qu’une corde les étrangle afin de provoquer érection et orgasme. Les avocats, considérant que la plupart de ces explications ne serviraient qu’à lui attirer l’antipathie du jury, décidèrent de plaider la folie. Le 6 février 1980, le procès de John Wayne Gacy commença devant le tribunal du comté de Cook, à Chicago. Dans sa plaidoirie d’ouverture, le procureur Robert Egan expliqua aux jurés que Gacy avait assassiné 33 jeunes hommes en quelques années. L’enquête avait permis de déterminer que les actions de Gacy étaient préméditées et rationnelles. L’un des avocats de Gacy, Robert Motta, affirma quant à lui que les actes de Gacy avaient été irrationnels et impulsifs : Gacy était mentalement aliéné et ne pouvait contrôler ses actes. Si Gacy était déclaré « fou », il pouvait échapper à la peine de mort et être libéré quelques années plus tard. Dans l’Illinois, il n’existe aucune limite à l’incarcération d’une personne déclarée aliénée et, dans de nombreux cas, elle est libérée lorsqu’il est décidé qu’elle était mentalement assez stable pour « revenir dans la société ». Mais la folie est très difficile à prouver au tribunal... Gacy s’indigna de voir que ses propres avocats étaient incapables d’inventer une histoire qui put le faire acquitter. Comme les examens psychiatriques l’avaient révélé, Gacy n’éprouvait aucun remords vis-à-vis de ses crimes. Pour chacun d’eux, il avait toujours une bonne excuse pour se justifier. L’accusation demanda aux familles et aux amis des victimes de témoigner à la barre. Certains des témoins fondirent en larmes devant Gacy. L’air irrité, il les regardait en ricanant, convaincu que tout cela n’était qu’une comédie. Ensuite vinrent les témoignages des garçons qui avaient travaillé avec Gacy, avaient été violés, mais avaient survécu. Ils parlèrent de son caractère changeant et de la manière dont il les avait presque tous persuadés de se laisser menotter. D’autres expliquèrent qu’il passait constamment les voir lorsqu’ils travaillaient, pour leur parler ou les surveiller. Durant les semaines qui suivirent, les amis et les voisins de Gacy furent également appelés à témoigner, ainsi que des policiers impliqués dans l’enquête et des psychologues qui assuraient que Gacy était soit sain d’esprit, soit mentalement aliéné. Les deux adolescents qui avaient vécu chez Gacy, David Cram et Michael Rossi, expliquèrent comment, sur les instructions de Gacy, ils avaient creusé dans le vide sanitaire - avec Gregory Godzik - des « tranchées » qui devaient soi-disant servir à faire passer des tuyaux. L’un des policiers qui avaient interrogé Gacy raconta comment le tueur lui avait assuré que l’une de ses victimes était un masochiste et quand l’étranglant, il lui avait fait « une faveur ». Gacy avait également fait la démonstration de la manière dont il avait tué la plupart des adolescents, avec un garrot, alors qu’il avait expliqué qu’au moment où il tuait, c’était Jack qui agissait et qu’il ne se souvenait de rien ! Le 24 février, la défense appela - à la surprise générale - Jeffrey Ringall. Tout le monde pensait que Ringall témoignerait plutôt pour l’accusation, mais le procureur pensait que son témoignage serait plus utile durant un contre-interrogatoire. L’autre avocat de Gacy, M. Amirante, demanda à Ringall s’il pensait que Gacy était capable de se contrôler. Ringall pensait que Gacy était un animal sauvage et qu’il ne pouvait pas dominer ses pulsions. Son témoignage ne dura pas bien longtemps, car Jeffrey Ringall s’effondra lorsqu’il raconta à la cour ce que Gacy lui avait fait subir. Il était tellement traumatisé, face à son violeur, qu’il commença à vomir et fondit en larmes. Gacy ne montra pas la moindre émotion lorsqu’on dut soutenir Ringall pour l’aider à sortir du tribunal. Pour prouver la folie de Gacy, Amirante et Motta appelèrent à la barre les amis et la famille de l’accusé. Sa mère expliqua que le père de Gacy l’avait maltraité à plusieurs occasions. Un jour, alors qu’il n’était qu’un petit garçon, son père l’avait fouetté avec une courroie en cuir. La sœur de Gacy raconta que leur père passait son temps à insulter et rabaisser son frère. Les amis témoignèrent du fait que Gacy était un homme bon et généreux, qui aidait les gens dans le besoin et souriait toujours. Lillie Grexa assura qu’il était un voisin merveilleux. Toutefois, elle refusa d’admettre que Gacy était fou, affirmant au contraire que Gacy était « un homme très brillant ». Cette affirmation entrait en conflit avec l’opinion de la défense selon laquelle Gacy était fou et ne pouvait contrôler ses actes. La défense appela ensuite le Dr. Thomas Eliseo, un psychologue qui avait interviewé Gacy avant le procès. Il pensait que Gacy était très intelligent, mais qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde. Il dut cependant admettre que Gacy n’avait pas pu commettre 33 meurtres sans se rendre compte qu’il faisait quelque chose de mal. D’autres experts de la défense donnèrent des avis similaires, affirmant que Gacy était schizophrène ou souffrait d’un désordre de personnalités multiples. Ils expliquèrent que le désordre mental de Gacy altérait sa capacité à comprendre la portée de ses actes. Ils le déclarèrent fou au moment des crimes. Le Dr Freedman souligna l’absence totale de sentiments dont faisait preuve Gacy quand il décrivait ses meurtres. Selon lui, Gacy détestait véritablement les homosexuels et ne se considérait pas lui-même comme un homosexuel, mais plutôt comme un bisexuel. Il avait déclaré aux enquêteurs que ces victimes méritaient de mourir. Gacy projetait sa propre homosexualité sur ses victimes. En les tuant, il se débarrassait symboliquement de son homosexualité. Arthur Hartman, l’un des psychiatres appelés par l’accusation, soutint que, bien qu’atteint d’un désordre de la personnalité, Gacy n’était absolument pas dément. « Il est très égocentrique et narcissique, et possède une orientation typiquement antisociale. Il a une personnalité psychopathe, avec une déviance sexuelle et une personnalité hystérique, ainsi que des éléments mineurs de personnalités compulsives et paranoïaques. » Le Dr Robert Reifman déclara que Gacy avait « un type de personnalité particulièrement narcissique ». Il était tellement amoureux de sa propre image qu’à ses yeux, les autres existaient à peine. « Je ne crois pas qu’on puisse avoir 33 accès de folie temporaire », ajouta Reifman. Le fait même d’avoir demandé à David Cram, Gregory Godzik et Mike Rossi de creuser les tombes dans le vide sanitaire indiquait que Gacy avait prémédité ses meurtres. Gacy, argumenta Reifman, simulait la folie. Le professeur Frank Osanka ajouta : « l’explication des meurtres par des états psychotiques épisodiques ne peut pas expliquer une série de plusieurs meurtres, commis ou même endroit, de la même manière méthodique, et le fait d’avoir caché des corps également de manière méthodique, sur une période de sept ans, par un homme que ses voisins considéraient comme sympathique et plein de réussite. Gacy ne souffrait ni d’une maladie mentale, ni même d’un défaut mental qui l’aurait empêché de considérer la criminalité de son comportement ou de conformer sa conduite aux exigences de la loi. » Enfin, les psychiatres du centre médical saint Luc de Chicago, qui avait examiné Gacy, conclurent : « Durant les 15 dernières années, Gacy a démontré un désordre de la personnalité mixte qui inclut des caractéristiques obsessives compulsives, antisocial, narcissique, et maniaque... Ses conquêtes homosexuelles, envers lesquelles il se montrait sadique, étaient bien plus des gratifications pour lui à travers l’exercice du pouvoir, que des expériences érotiques motivées par des besoins sexuels. Le meurtre est devenu l’expression ultime de ce pouvoir obtenu sur ses victimes impuissantes... Il a fini par justifier ses meurtres comme socialement acceptables à cause de la nature ‘dégradée’ de ses victimes (« des déchets humains », selon lui) et sa conviction de plus en plus égocentrique qu’il ne serait jamais appréhendé grâce à son intelligence, au fait qu’il avait caché les corps, et à sa certitude que son comportement meurtrier était une faveur accordée à la société ». Dans les plaidoiries de clôture, l’accusation et la défense opposèrent à nouveau leurs opinions : Gacy était un schizophrène irresponsable... ou un manipulateur qui avait violé et torturé ses jeunes victimes facilement manœuvrables, de manière préméditée et planifiée. Les opinions des psychiatres étaient diverses, mais des points négatifs étaient apparus à son encontre. Si Gacy avait eu 33 « pulsions incontrôlables » qui l’avaient poussée à tuer, alors pourquoi avait-il creusé certaines tombes à l’avance ? Et si les souvenirs de ses actes étaient si dissipés, comment Gacy avait-il pu mimer comment il étranglait ses victimes ou dessiner des cartes aussi détaillées de son sous-sol, se rappelant parfaitement où il avait enterré chaque victime ? Comment avait-il pu répondre calmement à un collègue, alors qu’il venait de tuer Robert Piest ? Pourquoi n’avait-il pas cherché de l’aide ? Après 5 semaines de procès, les jurés se retirèrent pour délibérer. Il ne leur fallut que deux heures pour revenir avec un verdict. John Wayne Gay n’était pas mentalement aliéné. Il était donc coupable sur tous les points. Le 13 mars 1980, il fut condamné à la peine capitale. Lors d’une interview téléphonique menée quelques heures avant son exécution, Gacy se vanta au journaliste qui l’interrogeait que plus de 30 livres avaient été écrits sur lui, deux téléfilms avaient été diffusés, un film au cinéma, une pièce de théâtre, cinq chansons et plus de 5000 articles... Il était évident qu’il en était extrêmement fier. Il adorait l’attention qu’on lui portait et aimait particulièrement correspondre avec des agents du FBI et des étudiants en criminologie. Il recevait quotidiennement des lettres, en majorité écrites par des femmes. Selon ses propres dires, plus de 40 personnes figuraient sur sa liste de visite, des femmes pour la plupart. En 1986, Gacy se maria pour la troisième fois, à l’une des nombreuses femmes qui lui avaient écrit et lui avaient rendu visite en prison. Durant les 14 années qu’il passa dans le couloir de la mort, Gacy peignit de nombreux tableaux à la peinture à l’huile. Son sujet préféré était... les portraits de clowns. Après son décès, certaines de ses peintures se vendirent pour 20.000$ lors d’une enchère, provoquant l’indignation des familles des victimes et des autorités. Mais l’acheteur brûla toutes les œuvres de Gacy peu après les avoir acquises. Gacy fut exécuté par injection le 10 mai 1994, après des années d’appels. Répugnant et médiocre jusqu’au bout, ses derniers mots furent : « Kiss my ass ».
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