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Tueurs en serie

VIP-Blog de tueursenserie
  • 17 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 12/09/2011 16:52
    Modifié : 11/07/2017 12:38

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    Affaire Dominici .Parti 4 .

    30/09/2011 13:43

    Affaire Dominici .Parti 4 .


    De mensonge en mensonge :

     

     Lorsqu'il est interrogé par les gendarmes sur son emploi du temps au matin du 5 août 1952, Roger Perrin déclare s'être levé à cinq heures pour s'occuper du bétail avant de partir à six heures pour Peyruis chercher sa bouteille de lait chez le père Puissant. Celui-ci lui aurait dit que son ami Jean Galizzi avait emporté par mégarde la bouteille à Pont-Bernard et c'est là qu'il aurait appris la mort des Anglais. Interrogé à son tour, J. Galizzi va confirmer dans un premier temps. C'est en se rendant à Peyruis que les gendarmes vont s'apercevoir que le père Puissant est décédé depuis novembre 1951. Entendu à nouveau, Galizzi va s'effondrer et reconnaître avoir fait un témoignage de complaisance. Selon Daniel Garcin, employeur de Galizzi, ce dernier aurait couché la nuit du 4 au 5 août à La Cassine, une ferme située au-delà de Peyruis et que les Perrin de La Serre venaient de prendre en métayage. Roger Perrin va avancer une nouvelle version : c'est Faustin Roure, chef d'équipe des poseurs de voie de la gare de Lurs, qui l'aurait informé lors d'une halte à La Serre. Auditionné par les gendarmes, Faustin Roure va démentir avant de revenir sur ses déclarations pendant le procès. Quand il lui est demandé comment il s'est rendu sur les lieux des meurtres, Roger Perrin déclare avoir utilisé le vélo de course de son cousin Gilbert, fils de Clovis Dominici. Entendu sur ce point, Clovis Dominici affirme n'avoir prêté le vélo de son fils que le 18 août 1952. Mais les gendarmes n'ont vu que la bicyclette de Gustave Dominici au pied du mûrier dans la matinée du drame. Postérieurement, Roger prétendra avoir emprunté la bicyclette de sa mère Germaine ; celle-ci a toutefois passé la nuit du 4 au 5 août à La Cassine et son fils affirme avoir dormi seul à La Serre. Édifiés sur ses capacités de mensonge, les gendarmes vont alors l'interroger sur son emploi du temps la veille du drame. Il prétend s'être rendu en début de soirée au quartier de Saint-Pons, un lieu-dit situé à environ 1 km au nord de la ferme Dominici, pour y arroser des plants de haricots et bavarder avec Paul Delclite qui travaillait dans une parcelle voisine. Auditionné, P. Delclite va démentir avoir rencontré le petit Perrin. Réentendu, Roger va fournir un nouvel alibi : c'est sa mère Germaine Perrin, née Dominici, qui l'a aidé à arroser ses plantations. Cette dernière va confirmer cette version. Toutefois, Roger a oublié qu'il a affirmé au commissaire Constant, le 23 septembre 1952, que sa mère était partie, en bicyclette, rejoindre son mari Roger à La Cassine, au-delà de Peyruis, le 4 août 1952 à 14h. Ces mensonges successifs auraient dû alerter les enquêteurs, malgré un faisceau de présomptions réuni par les gendarmes. En dépit de cela, le commissaire Sébeille considère le jeune Perrin comme un hâbleur sympathique. Contrairement à une opinion répandue par la presse, Roger Perrin n'est pas un mythomane. Il ne ment que sur trois points : sur sa présence éventuelle à La Grand'Terre la nuit du drame ; sur la façon par laquelle il a appris le meurtre des Drummond et sur la bicyclette avec laquelle il s'est rendu sur les lieux du crime, au matin du 5 août, quand le gendarme Bouchier l'a vu arriver vers 8h00. Le matin du 12 novembre 1953, une reconstitution est organisée sur les lieux du crime avec la participation de M. Boyer, J. Ricard, F. Roure et C. Dominici ; le docteur Dragon et le motard J.-M. Olivier sont également requis. La première partie concerne la position exacte du corps d'Anne Drummond : les trois premiers témoins confirment la position du corps en parallèle à gauche de la voiture, sauf J. Ricard qui maintient que la couverture était relevée jusqu'aux genoux. Quant à Clovis, il indique une position en diagonale, à 6 m de la Hillman, avant d'admettre une position sur le dos parallèle à la voiture. Gustave est amené ensuite ; réticent, il dispose la couverture en oblique loin de la voiture. Il est confondu devant les autres témoins, ainsi que concernant la position où il a exactement hélé J.-M. Olivier lors de son passage vers 6h00. Pris en flagrant délit de mensonge, Gustave est emmené au palais de justice de Digne, suivi en fin de matinée par J. Ricard, F. Roure, C. Dominici, P. Maillet, Germaine Perrin et son fils Roger. Contrairement à ce qu'il prétendra a posteriori, pour le commissaire Sébeille Gustave est bien le suspect n°1. En effet, Gaston Dominici est resté cantonné à la ferme et n'a pas été inquiété. Confronté à Maillet et Olivier, Gustave commence par nier avant de reconnaître les faits. Vient le tour de Roger Perrin qui tient tête et se montre arrogant envers son oncle. On se demande ce qui serait ressorti d'un véritable interrogatoire de Roger mais le commissaire Sébeille n'y a pas pensé. Gustave admet que les Anglaises sont bien venues à la ferme, mais en son absence. Il prétend avoir découvert Elizabeth râlant à 4h00. C'est seulement à 5h45 qu'il aurait découvert les corps des parents, sans y toucher - ce qui laisse supposer que d'autres l'ont fait - après s'être occupé de son bétail. L'interrogatoire est suspendu à 19h00 avant de reprendre à 20h30. Dans la nuit, Gustave reconnaît avoir déplacé le corps d'Anne Drummond sans fournir d'explication crédible : il prétend l'avoir fait pour rechercher sous le corps des cartouches provenant de la ferme. Gustave finit par avouer : « Je cherchais les balles ou douilles. J'avais peur qu'il s'en trouve provenant de la maison. »2 Cette phrase aurait dû alerter le commissaire mais il passera outre : elle signifie implicitement que d'autres munitions, présentes sur le terrain, ne sont pas originaires de la ferme. Son explication est d'autant plus invraisemblable qu'il déclare avoir vu les deux douilles et les deux cartouches groupées par paires - ce qui correspond à une mise en scène - mais qu'il n'y a pas touché alors qu'il manque quatre douilles. Il ajoute avoir été dérangé par l'arrivée impromptue de Jean Ricard et n'avoir eu que le temps de se cacher dans la ravine au bout du terre-plein. D'autres mises en scènes ne seront pas abordées non plus, notamment concernant les sandales de lady Drummond, camouflées sous un coussin sur le petit sentier qui part en oblique du phare gauche de la voiture vers le chemin de la voie ferrée, ou la couverture coincée sous le corps de l'Anglaise, en plus de celle qui la recouvrait, ce qui laisse supposer que deux personnes ont opéré pour effectuer le déplacement du corps. Clovis serait-il resté à la ferme après le départ des poseurs de voie pour assister son cadet Gustave ? Le matin du vendredi 13 novembre, le juge Périès fait amener par les gendarmes Germaine Perrin et son fils Roger mais aussi Yvette Dominici. À 9h30, le juge interroge cette dernière sur la venue des Anglaises à la ferme. Yvette nie, même lorsque le juge lui dit que Gustave a fini par l'admettre. À 10h00, le juge confronte sans résultat Yvette à Roger. Il envoie chercher Gustave chez le commissaire, puis il y ajoute Germaine Perrin. En vain : Yvette tient bon devant les trois autres et refuse d'admettre le fait. Dans l'après-midi, vers 14h45, Gustave s'effondre en pleurs et accuse son père Gaston d'être l'auteur du triple meurtre des Drummond. Le commissaire Sébeille se contente de rédiger un procès verbal de sept lignes, notant les accusations de Gustave sans lui poser aucune question. A 16h30, Gustave est interrogé par Périès. Il déclare avoir été réveillé par les coups de feu et ne pas s'être rendormi. Vers 4h00, il a entendu son père se lever et l'a rejoint dans la cuisine du vieux couple. Comment se fait-il alors qu'il n'ait entendu Gaston rentrer après la fusillade ? Son père lui aurait révélé être l'auteur des coups de feu avec une carabine qu'il tenait camouflée, dans sa chambre ou dans la bergerie. Il n'est pas encore question de la remise, une trouvaille de Clovis comme on le saura plus tard. Gustave prétend avoir ignoré l'existence de la carabine. Gaston serait parti faire un tour de chasse au lapin avec une arme de guerre. Gaston lui aurait avoué avoir tué les Anglais, en tirant d'abord sur le père. Par contre, il ne lui aurait pas dit comment il avait tué Elizabeth. Ensuite Gaston se serait débarrassé de l'arme sans préciser où ni comment. À une question du juge, Gustave précise que son père aurait assommé la fillette en contrebas du pont, alors que précédemment, il disait ignorer l'emplacement du corps. Il s'y serait rendu après avoir quitté son domicile (et non la cuisine de Gaston comme il l'affirmait auparavant), découvrant alors que la fillette vivait encore. Selon les légistes, interrogés par le commissaire Constant en octobre 1952, Elizabeth n'a pu survivre plus d'une heure à ses blessures. De là, il serait remonté vers le campement et aurait vu les cadavres des parents recouverts, mais non celui de la fillette. Gustave serait revenu à la ferme, entre 4h30 et 4h45, pour informer Yvette et Marie, qui s'affairaient dans la cour, qu'il venait de découvrir Elizabeth qui vivait et remuait encore. Cette séquence est peu probable ; si l'on suit les déclarations de Gustave, il n'a pu mettre plus de dix à quinze minutes pour découvrir les corps. Comment se fait-il alors que Gaston, poussant ses chèvres vers Giropey, n'ait pas croisé les femmes qui s'activaient dans la cour, debout bien avant leur lever habituel ? Gustave poursuit en disant qu'il s'est occupé de son bétail avant de revenir sur le campement à la recherche de quelque objet appartenant à son père. Il a vu les douilles mais n'y a pas touché. C'est alors qu'Olivier est passé. Il s'est passé environ 1h30 entre la découverte des corps et l'irruption d'Olivier, ce qui ne suscite aucune réaction du juge alors que les propos de Gustave présentent des invraisemblances. Il continue de mentir en affirmant que son père lui avait ordonné de se taire alors que dans les semaines qui ont suivi le drame, plusieurs personnes étaient partiellement informées, dont Clovis et P. Maillet. L'accusation et les aveux de Gaston Dominici[modifier] Les fils de Gaston Dominici, Gustave et Clovis, accusent leur père dans l'après-midi du 13 novembre 1953. À son tour, celui-ci les accusera d'avoir fomenté un complot contre lui avant de rejeter la responsabilité du triple meurtre sur son fils Gustave et Roger Perrin, lors de la contre-enquête de 1955. Gaston arrive vers 19h00 à Digne, emmené par le commandant de gendarmerie Bernier. Il est officiellement interrogé jusqu'à 22h30, toute la nuit selon d'autres sources[réf. souhaitée]. En milieu de matinée du 14 novembre 1953, emmenés à La Grand'Terre, Gustave et Clovis Dominici désignent l'étagère du bas dans la remise comme lieu où aurait été entreposée la US M1 ; cet épisode est précédé d'un pugilat entre les femmes et filles Dominici d'une part, les représentants de la force publique d'autre part, qui ont dû se résoudre à les repousser dans un local de la ferme. Dans la journée du 14 novembre, Gaston est interrogé sans succès jusqu'à 18h00. Sa garde est confiée au gardien de la paix Guérino. À 19h00, Gaston en tête-à-tête avec le policier, s'accuse du meurtre des Drummond tout en précisant qu'il s'agit d'un accident : les Anglais l'ont pris pour un maraudeur et l'ont attaqué. Gaston demande à Guérino d'aller chercher le commissaire Prudhomme de Digne, qu'il prend pour le président du tribunal, refusant d'avouer devant le commissaire Sébeille. Relevé à 20h00 par son collègue Bocca, Guérino s'empresse d'aller informer son supérieur pendant que Gaston se met à varier sur ses premiers aveux à l'intention de Bocca. À l'arrivée de Prudhomme, Gaston lui demande de rédiger « la feuille qu'il est coupable » tout en se proclamant innocent et prétendant se sacrifier pour sauver l'honneur de ses petits-enfants. Agacé, Prudhomme lui rétorque qu'il n'est pas là sur un marché pour marchander ; il est coupable ou il ne l'est pas. Le commissaire Prudhomme ne demande pas de quels petits-enfants il s'agit, à savoir l'ensemble de ses petits-enfants ou les enfants de Gustave et/ou celui de Germaine Perrin. Au lieu de cela et compte tenu des difficultés rencontrées par le vieillard pour s'exprimer, Prudhomme lui suggère le mobile du crime sexuel. Dès lors, sur le thème de la paillardise, Gaston va modifier complètement sa version initiale : il n'est plus question de maraude et d'accident mais d'attirance sexuelle pour Anne Drummond. Plus tard dans la nuit, il renouvelle ses déclarations au commissaire Sébeille pendant que Prudhomme tient le rôle de greffier. Gaston prétend avoir vu Mme Drummond se déshabiller et lui avoir proposé un rapport sexuel. Le bruit de leurs ébats aurait réveillé le mari. Une bagarre aurait suivi et Gaston aurait fait taire le mari ulcéré par trois tirs, dont deux de face, avant de tirer une fois ou deux sur l'épouse Drummond. Elizabeth qui s'était enfuie vers le pont, aurait été rattrapée par Gaston, et il l'aurait assommée d'un seul coup de crosse sur la pente de la Durance. Les aveux formulés par Gaston et le mobile sexuel sont en contradiction avec les rapports d'autopsie : le cadavre d'Anne Drummond a été retrouvé entièrement habillé, avec la robe qui portait les impacts de balles. Par ailleurs, l'autopsie a démontré l'absence de rapport sexuel avant la mort. Le matin du 15 novembre, le juge Périès arrive tôt à son bureau, ignorant les aveux de Gaston. Le concierge Giraud l'en informe à son arrivée au Palais, Sébeille s'étant abstenu de le faire. Au lieu de faire amener Gaston pour l'auditionner, Périès interroge Giraud jusqu'à 9h15. Sébeille arrive à 9h30 et, au lieu de se rendre chez le juge, va dans la Chambre du Conseil où Gaston est détenu. À 10h15, Sébeille présente Gaston au juge Périès. Le suspect clame son innocence et accuse Gustave d'être le véritable auteur de la tuerie. Dans ces conditions, le juge préfère se retirer avec son greffier Barras. À 11h15, Périès revient vers Gaston qui accepte de se reconnaître comme le seul auteur du massacre. Il précise que c'est la première fois qu'il utilisait la US M1 et qu'il l'a emportée à tout hasard pour faire un tour de chasse dans l'espoir de tirer un blaireau ou un lapin. Quand on connaît les difficultés du tir de nuit avec un fusil de chasse, à plus forte raison, cela relève de la gageure quand il s'agit de tirer du petit gibier avec une arme de guerre. Le juge ne se posera pas la question. De plus, Gaston soutient que le chargeur de la US M1 était plein, soit quinze cartouches, et qu'il a grappillé en plus deux ou trois cartouches parmi d'autres qui étaient éparpillées sur l'étagère. L'arme et ses munitions se seraient donc trouvées sur une étagère, à portée du premier venu dans une remise ouverte, ce qui n'est pas crédible. Par ailleurs, personne ne s'est inquiété de savoir comment Gaston a pu récupérer cette arme dans la totale obscurité de la remise. Six coups de feu ont été tirés et deux cartouches pleines et deux douilles vides ont été retrouvées sur le terre-plein : en d'autres termes, il manque une dizaine de cartouches alors que le chargeur a été retrouvé vide. Gaston soutient qu'il utilisait l'arme pour la première fois et ne connaissait pas son fonctionnement semi-automatique. Comment dans ces conditions, Gaston a-t-il pu abattre deux adultes alertes avant de tirer, à plus de 60 m de distance, sur Elizabeth qui s'enfuyait à l'entrée du pont, la blessant à l'oreille droite ? Il avait, certes, tiré sous la clarté de la pleine lune, mais Gaston est myope et ne porte pas de lunettes. Périès évitera de se poser ces questions dérangeantes, tout comme le commissaire Sébeille qui manifeste son désintérêt pour les questions techniques liées à l'utilisation de l'arme et à la balistique. Il avouera plus tard, dans son livre, n'avoir jamais consulté les rapports d'autopsie des victimes. Ce qui importe pour le commissaire Sébeille, ce sont les aveux, dont il concède qu'ils sont mitigés, et non les éléments matériels qui démentent les aveux hétéroclites du vieux fermier. Cette méthode a mené à une impasse judiciaire et à une erreur d'interprétation des vrais mobiles pour désigner le ou les véritables responsables du massacre. Le procureur Sabatier et le juge Périès n'ont, par ailleurs, fait que suivre le commissaire Sébeille au lieu de diriger l'instruction. Dans l'après-midi du 15 novembre 1953, le juge Périès parle pour la première fois d'un pantalon de Gaston vu, séchant sur la treille de la cour du vieux couple, par l'inspecteur Girolami en fin d'après-midi du 5 août 1952. L'inspecteur Girolami confirmera par écrit le 24 août 1955 aux policiers chargés de la contre-enquête. L'inculpation de Gaston Dominici[modifier] Le matin du 16 novembre 1953, une reconstitution a lieu sur les lieux du crime sans inculpation de Gaston, en infraction avec la loi du 8 décembre 1897 sur l'instruction criminelle. Emmené à son tour dans la remise, alors qu'on lui demande où était rangée l'arme du crime, Gaston désigne une étagère différente de celle indiquée par ses deux fils ainsi qu'en font foi les clichés pris sur place. La reconstitution est rapidement exécutée en suivant les aveux bancals du patriarche et le scénario ébauché par le commissaire Sébeille dès les premiers jours de l'enquête. Une tentative de suicide de Gaston Dominici est considérée comme un aveu de culpabilité. À l'issue de la reconstitution, le vieux Dominici est inculpé dans un fourgon de gendarmerie, ce qui est contraire à la procédure criminelle. La Cour de cassation validera cet état de fait contraire à toutes règles de jurisprudence fin juillet 1954. Dans les jours qui suivent l'incarcération de Gaston, la presse l'accable, le traitant de « tueur tatoué », « sanglier des Basses-Alpes », « monstre de Lurs », « bouc lubrique », etc. Il est soupçonné de relations contre nature avec ses chèvres. On parle d'adultère, de beuveries et de violences familiales. L'icône du patriarche de la Grand'Terre est singulièrement écornée dans l'opinion. Les filles et femmes Dominici sont accusées d'avoir tous les vices, et l'on décrie l'incontinence sexuelle des femmes insulaires au sujet d'Anne Drummond. Du 18 novembre 1953 à la fin du premier trimestre 1954, Gustave et Yvette Dominici multiplient les déclarations contradictoires et mensongères lors de leurs auditions. Dans la même période, une frénésie épistolaire saisit les enfants Dominici dans un milieu où l'on ne pratique guère la correspondance. Ces courriers sont rédigés pour être interceptés et lus par les enquêteurs. Le 24 novembre, Clovis donne au juge Périès une troisième version de la conversation où son père lui révèle, fin novembre 1952, qu'il est l'auteur du triple crime. Clovis continue de varier dans ses déclarations, sans doute à cause de l'aide qu'il a pu apporter à son cadet Gustave pour modifier l'état des lieux et des victimes, entre le passage de J. Ricard et l'arrivée des gendarmes vers 7h30. Le 30 novembre, un certain Elie Gautier est entendu par le juge Périès. Ce témoin dit avoir pris Paul Maillet en stop début novembre 1953. Il lui aurait appris être venu en 1951 chez Gaston prendre un apéritif après l'avoir pris également en stop. E. Gautier aurait vu un fusil unicanon, mais sans chargeur, suspendu au mur du séjour, face à la porte d'entrée. Gaston lui aurait dit que c'était une arme pour le sanglier. Confronté à Maillet, ce dernier confirme et ajoute que Gautier lui aurait dit l'arme rafistolée par Gaston. Le témoin nie avoir donné ces précisions. Maillet confirme, par ailleurs, n'avoir jamais vu l'arme du crime chez Gaston depuis le temps qu'il fréquente la ferme. Il pourrait toutefois s'agir du fusil Gras rechambré pour la chasse au gros gibier qui a été saisi le 7 août 1952[réf. souhaitée]. Le 5 décembre, le juge Périès auditionne Gustave sur la carabine US. Ce dernier dit avoir rangé la remise avec l'aide d'Yvette, après le départ de son frère Aimé fin janvier 1951 ; d'après lui, la carabine n'était pas présente dans le hangar. C'est plus tard qu'il l'a vue, une seule fois ; il ne l'a pas prise en main mais il a remarqué qu'elle était rafistolée et que deux chargeurs étaient posés à côté, aucune cartouche en vrac n'étant présente sur l'étagère. D'après lui, l'arme était facilement visible. Il suppose que Gaston la tenait cachée dans sa chambre mais sa mère Marie affirme ne l'avoir jamais vue dans la chambre de Gaston. Le 7 décembre, le commissaire Sébeille entend Paul Maillet qui confirme la confidence reçue de Gustave, début septembre 1952, sur l'audition des cris d'horreur des Drummond. Il ajoute que Gustave était dans le champ de luzerne et a été témoin de la tuerie, ce que n'a jamais admis Gustave qui a toujours prétendu ne pas être sorti de sa chambre. Or, pour voir, Gustave a dû s'approcher de très près pour assister au drame. Le champ de luzerne se situe au-delà du bivouac comme le montrent des photos aériennes de l'époque, et non entre la ferme et le chemin du pont de la voie ferrée comme l'a soutenu l'accusation. Que faisait donc Gustave dehors au moment du drame ? De plus, s'il était dehors, sa version de la rencontre avec Gaston dans la cour à 4h00 du matin est donc mensongère. Dans la foulée, le commissaire Sébeille va aller interroger Escudier, épicier à La Brillanne, à qui P. Maillet s'est confié en septembre 1952 ; l'épicier confirme les déclarations du cheminot. Le 17 décembre, le juge Périès auditionne P. Maillet qui renouvelle ses déclarations précédentes. Il ajoute qu'il n'a jamais soupçonné Gaston avant ses aveux ni d'ailleurs Gustave qui a vu un assassin qu'il ne veut pas dénoncer par crainte de représailles. Il dit encore croire que Gustave cèle une partie de la vérité. Ensuite, le juge entend Gustave qui soutient que Gaston circule de nuit en pantoufles, et qu'il n'a pas entendu son père se lever avant 4h00. Le juge ne relève pas le caractère fantaisiste d'une sortie de Gaston en pantoufles. Mis en présence de P. Maillet, Gustave nie et soutient qu'il n'est pas sorti de sa chambre. Maillet parti, le juge récapitule devant Gustave l'ensemble de ses mensonges depuis le début. Selon une technique éprouvée, Gustave commence par dire qu'il va enfin dire toute la vérité ; il ne situe plus à 4h00 mais à 2h00 du matin la rencontre avec son père, qu'il a trouvé près du puits de la cour, très agité. Dans la version précédente, il l'avait trouvé très calme. Il se serait ensuite précipité au talus pour constater que la fillette était encore vivante. Le juge ne remarque pas que, même sous la pleine lune, Gustave aurait dû s'approcher de très près pour vérifier. Il dit être monté au bivouac, sans toucher à rien ni chercher des munitions. Il assure qu'il n'a pas fouillé dans la voiture ni dans les affaires éparses autour; cette insistance à soutenir qu'il n'a touché à rien aurait dû attirer l'attention du juge Périès; mais ce dernier soit par négligence, soit par peur que Gustave ne se taise, n'a pas réagi, alors qu'à l'évidence le véhicule a été fouillé à plusieurs reprises . Il serait passé ensuite à la remise pour constater la disparition de la carabine avec ses deux chargeurs. Le juge ne relève pas que, dans l'obscurité du local, il lui était impossible de contrôler. En revenant se coucher, son père n'était plus dehors mais il y avait de la lumière dans la cuisine de ses parents. Gustave serait donc remonté dans sa chambre pour tout raconter à Yvette et ne serait ressorti que vers 5h00. Gustave ajoute que Clovis lui aurait confié ses soupçons sur P. Maillet. Le juge fait amener Clovis pour le confronter à son frère. Clovis dit qu'il a soupçonné Maillet dès le 5 août 1952 car il était arrivé en retard sur le chantier de la gare de Lurs, ce jour-là. Il a reconnu la carabine lorsque le commissaire Sébeille la lui a présentée. Le soir même, il a constaté sa disparition dans la remise. Il en a fait la remarque à Gustave, qui lui a répondu qu'il le savait. Clovis a néanmoins soupçonné son frère qui lui assurait que ce n'était pas lui. Précédemment, les deux frères avaient prétendu qu'ils en avaient seulement parlé le 17 ou le 18 décembre 1952, lors de la coupe de bois à Saint-Pons. Clovis poursuit en affirmant qu'il a vu la US M1 seulement après le départ de leur frère Aimé en janvier 1951. Il l'aurait prise en main et n'aurait vu qu'un seul chargeur enclenché, alors que Gustave parle de deux chargeurs et tient tête à son aîné sur ce point. Le 18 décembre, le juge Périès se présente à l'improviste à La Grand'Terre vers 14h00 et fait sortir Gustave pour interroger Yvette. Le juge lui demande de refaire le récit de la nuit du drame. Yvette dit avoir entendu six ou sept détonations et moins distinctement les cris des victimes. Elle a donné le biberon au petit Alain à 1h30, après une interruption des aboiements des chiens. Gustave se serait levé seulement après 1h30. Il se serait absenté environ un quart d'heure et a trouvé son père dans la cour, abattu comme un homme ivre. Elle n'a pas entendu son beau-père sortir et rentrer, ni entendu les deux hommes se parler dans la cour. Gustave se serait recouché vers 1h45 en lui apprenant que Gaston avait tué les Anglais. Elle dit que son beau-père s'est levé et est parti avec ses chèvres avant 5h00. Yvette affirme que Gustave ne lui a pas dit s'être rendu sur les lieux du crime, après avoir parlé avec son père et avant de se recoucher vers 1h45. Elle assure qu'ils se sont levés vers 5h00 et Gustave, après avoir soigné les bêtes, serait allé au bivouac. C'est à son retour qu'il a appris à Yvette et Marie, qui s'activaient dans la cour, que la fillette était encore vivante, en dessous du pont. Ce n'est que beaucoup plus tard que Gustave aurait vu bouger un bras de l'enfant. Selon Yvette, Gustave est allé plusieurs fois sur les lieux du drame après 5h00. Le juge ne relève pas qu'Yvette situe la découverte du petit corps en dessous du pont, et non sur la pente du talus de la Durance. Si Yvette dit la vérité au sujet de cet épisode, cela suppose que le corps d'Elizabeth se trouvait initialement sur la voie ferrée, après un premier transport, et qu'il a été déplacé ultérieurement. Ce n'est qu'après son retour du marché d'Oraison, en fin d'après-midi, que Gustave lui aurait appris que Gaston avait tué avec la carabine US. Elle affirme avoir ignoré l'existence de cette arme, ni avoir vu celle-ci sur l'étagère de la remise avant que Gustave ne lui désigne cet endroit le 5 août. L'arme du crime n'aurait donc pas été présente à la ferme avant la tuerie si Yvette dit la vérité. Elle ne se souvient pas à quel moment elle a appris que Clovis connaissait l'identité du meurtrier ; elle ne sait si c'est Gustave qui le lui a révélé à l'époque ou le 14 novembre 1953. Le juge Périès confronte alors Yvette à son mari ; Gustave répond qu'il s'est recouché vers 2h30 ou 2h45, sans avoir dit à Yvette qu'il s'était rendu sur le campement. Il n'a pas voulu lui dire que la fillette vivait encore. Alors qu'Yvette soutient que Gustave s'est recouché vers 1h45, celui-ci situe cet épisode environ une heure plus tard mais le juge ne relève pas les déclarations contradictoires du couple. Les Drummond étaient en vacances depuis le 1er août 1952 à Villefranche-sur-Mer en compagnie d'un couple d'amis, Guy et Phillys Marrian et de leurs filles, Valéry et Jacqueline. Le 21 décembre 1953, Phillys vient dire au commissaire Sébeille que Jack Drummond avait emporté une importante somme d'argent dans une enveloppe au moment du départ vers Digne, le matin du 4 août 1952. Celle-ci comme son portefeuille ne seront jamais retrouvés. Le 28 décembre, devant le juge Périès, Gustave récuse le témoignage d' Yvette ; s'il est bien allé sur le bivouac à 2h00 du matin, il n'a pas rencontré Gaston dans la cour et ne peut donc accuser son père du triple crime. Il confirme l'emplacement de la carabine et des deux chargeurs. Gustave précise qu'il n'a vu ni couverture sur le côté droit de la Hillman ni lit de camp devant la voiture. Le juge revient sur la femme vêtue de noir vue par Gustave et Yvette le soir du 4 août 1952, mais Gustave nie la présence de deux femmes sur le bivouac ; d'après lui, celle qui y était habillée de sombre. Cette version sera reprise par Yvette lors de la contre-enquête de 1955, alors que l'existence de cette femme en noir semble tant embarrasser le couple. Contre toute évidence, Gustave va accuser Clovis d'avoir dénoncé en premier leur père. C'est fortement gêné qu'il admet qu'il agit ainsi sous la pression de la famille. Le 30 décembre, le juge Périès auditionne Gaston, entouré de ses avocats ; il rétracte ses précédents aveux. Le juge le questionne sur le blessure à la main de J. Drummond et Gaston de répondre qu'il s'est fondé sur ce qu'avaient dit les docteurs. Gaston continue d'affirmer qu'il s'est levé à 4h00 pour conduire ses chèvres et c'est en revenant après 7h45 qu'il a appris la tuerie par Yvette. F. Roure, venu le saluer peu après, en est témoin. Il explique ses précédents aveux par la pression de la fatigue et des policiers, qui l'enjoignaient à se dénoncer sous peine de voir Gustave condamné à la peine capitale. Quant à la reconstitution, il la considère comme une comédie où il s'est dit bafoué à ce point qu'il a voulu se suicider. Le juge fait alors entrer Gustave, lui lit ses dénonciations et demande de confirmer. Après un long silence, Gustave refuse et somme son père de dire la vérité. Les avocats de Gaston demandent que Gustave soit entendu à nouveau sur son emploi du temps de la nuit du drame. Curieusement, le juge refuse sans s'expliquer. Maître Pollack demande que Gustave s'explique sur ses accusations. Gustave biaise en expliquant sa dénonciation par des brutalités policières. Pourquoi se rétracte-t-il maintenant ? Énigmatiquement, Gustave répond : « Parce qu'il y a des témoins qui m'entendent ! ». Ni le juge, ni les avocats ne lui demandent à qui il fait allusion. Le juge fait ensuite entrer Clovis, qui rappelle les confidences de son père en novembre 1952 et confirme ses accusations. Il modifie sa précédente version ; il dit ne plus savoir dans quelles conditions s'est déclenché le massacre. Gaston insulte alors son fils Clovis et l'accuse d'avoir apporté la carabine US à la ferme. En réponse, Clovis accuse son père de faire souffrir la famille depuis trop longtemps. Pour les avocats, ses propos sentent la rancune vindicative de l'aîné, ce qui pourrait motiver sa dénonciation. Un fois Clovis renvoyé, Gustave est laissé entre les mains du commissaire Sébeille qui ne dresse pas de procès-verbal de cette audition. Ultérieurement, les avocats dénonceront cette entrevue comme une forme de pression inadmissible sur un témoin. À 18h00, Gustave est ramené chez le juge et demande à ne plus être confronté à son père. En échange, le juge tente de lui arracher qu'il était dehors au moment de la fusillade et que c'est son père qu'il a vu depuis le champ de luzerne. Gustave nie, il s'obstine à maintenir qu'il n'a jamais été dans la luzerne. Le juge alors offre le taxi à Gustave pour qu'il puisse rentrer chez lui. Singulier geste pour un témoin aussi singulier. Le 29 janvier 1954, Clovis Dominici envoie une lettre à François Barth, père d'Yvette, l'exhortant à faire pression sur son gendre Gustave pour qu'il cesse ses palinodies qui risquent de le ramener au premier plan. Le 4 février 1954, le juge Périès convoque Gustave au sujet d'une lettre adressée à son père, datée du 10 janvier, mais expédiée le 19 janvier et saisie le 28 courant par le juge. Périès le somme de s'expliquer sur les menaces auxquelles il fait allusion. Gustave répond qu'il s'agit des pressions policières des 12 et 13 novembre derniers. Il en vient à se rétracter complètement sur ses précédentes accusations : le 4 août 1952, il s'est couché vers 23h00 avant d'être réveillé à 23h30 par l'intrusion des passagers d'une moto étrangère. Il s'est rendormi et a été réveillé à nouveau par les détonations avant d'entendre des cris lointains après les derniers coups de feu. Il n'a pas pu déterminer si les détonations venaient du côté de Peyruis ou du côté de la gare, au sud. À 4h00, il a entendu son père se lever. Lui-même s'est levé vers 5h00, et à 5h30 il s'est dirigé vers l'éboulement pour voir si celui-ci n'avait pas obstrué la voie ferrée. Il s'est approché du campement et a constaté un certain désordre autour de la Hillman. Il s'est alors dirigé vers le pont et, à sa sortie, il a découvert la fillette qui remuait un bras. Il est remonté vers la route et ne s'est pas approché de la voiture. Il n'a pas arrêté une moto étrangère qui passait et il a pris la direction de la ferme. En cours de route, il a arrêté J.-M. Olivier qui arrivait en moto. Il dit ignorer tout des conditions dans lesquelles se sont déroulés les crimes, et son père ne lui a jamais dit être l'auteur de la tuerie. Il n'a jamais vu l'arme du crime avant le matin du 6 août 1952, quand le commissaire Sébeille la lui a présentée. À 17h00, le juge Périès confronte Gustave à Clovis. Ce dernier remet au juge une lettre de menace de mort qu'il a reçue de son frère, Gaston junior. Clovis se dit persuadé qu'une partie de la famille fait pression sur Gustave afin qu'il renonce à ses accusations. Il répète qu'il a demandé à Gustave si c'était bien lui qui avait utilisé la carabine, après avoir constaté sa disparition. Gustave lui a répondu que c'était leur père qui était l'auteur des coups de feu et le lui aurait appris le matin du drame avant de mener ses chèvres à la pâture. Clovis dit, sur le moment, n'avoir accordé aucune importance à cette déclaration de Gustave, tellement il lui semblait impossible qu'un vieillard puisse commettre un tel crime et qu'au fond de lui-même il continuait de soupçonner Gustave en dépit de ses dénégations. C'est lorsque leur père s'est confié à lui, fin novembre 1952, que ses doutes se sont dissipés. En réponse, Gustave avance que c'est lors de la coupe de bois à Saint Pons, après sa sortie de prison, qu'il s'est confié à son aîné qui, à son tour, lui a fait part des révélations de leur père. Le juge lui demande alors pourquoi, en début d'audience, il a déclaré que son père ne lui avait jamais confié qu'il était le meurtrier. Gustave ne répond pas. Le juge décide de faire sortir Clovis pour entendre à nouveau Gustave seul. Il lui fait remarquer que, si ses dénégations et déclarations sont admissibles avant le 15 novembre dernier, celles-ci ne le sont plus après cette date. Le juge lui rappelle ses multiples variations entre le 14 novembre et le 30 décembre précédents. Ce n'est que devant Clovis qu'il est revenu à ses déclarations antérieures du 13 novembre. Précédemment, au cours de l'audience, Gustave a prétendu avoir vu la US M1 début 1952, quelque temps après le départ de son frère benjamin Aimé de la ferme. Or, celui-ci ne s'est pas marié en décembre 1951 mais fin 1950. Devant Gustave, Clovis a répété avoir vu la carabine dès juillet 1951. Le 15 novembre dernier, Gustave a affirmé au juge que la carabine se trouvait à la ferme depuis le passage des troupes américaines. Lors de la perquisition des gendarmes en 1948, la US M1 n'était pas présente à la ferme. En clair, cela signifie que la carabine n'appartenait pas à Gaston et que, si jamais elle s'est trouvée dans la remise, elle n'y était plus et ce bien avant le drame. À 19h00, le juge libère Clovis mais garde Gustave ; il veut savoir si c'est la famille qui lui a dicté la lettre. Gustave rétorque qu'il a agi de sa propre initiative tout en sachant que sa lettre serait interceptée par le juge. De guerre lasse, le juge le laisse partir. Le 9 février 1954, le juge Périès fait saisir par les gendarmes les armes de chasse de Clovis Dominici et des Perrin de La Serre pour expertise au laboratoire technique de la police à Marseille. Il n'en fait toutefois pas autant pour le fusil de chasse et les deux PM Sten saisis chez Paul Maillet en août 1952, ainsi que pour le fusil Springfield saisi chez Aimé Perrin début octobre 1952. Le 14 février, le sous-préfet Degrave fait parvenir une lettre au capitaine Albert de Forcalquier, l'informant qu'un pantalon séchant à la fenêtre de la chambre de Gustave Dominici a été vu le matin du 5 août 1952.( Lettre personnelle du sous-préfet Degrave au capitaine Albert en Cote C 38.PV 424/129 du 20/01/1956 en Cote C 384 du commissaire Chenevier.ADAHP de Digne. Le 23 février, le juge Périès décide d'entendre à nouveau Gustave qui, par voie de presse, continue de clamer l'innocence de son père, en dépit de ses précédentes auditions où il affirmait le contraire. Gustave répète ses accusations à l'encontre de Clovis : c'est son aîné et non lui qui a dénoncé leur père en premier. Ses sœurs l'ont incité à ne plus accuser leur père. Lui-même se demande si son père n'était pas pris de boisson lorsqu'il lui a révélé qu'il était le meurtrier des Drummond; si ce n'est pas le fruit de l'imagination du cerveau embrumé du vieux fermier. Il ne peut donc continuer d'accuser son père puisque ce dernier se dit innocent dans ses lettres. Au sujet de la US M1, il ne dit plus l'avoir vue en 1951 ou quelques jours avant le drame, mais plutôt trois ou six mois plus tôt, il ne s'en rappelle plus. Il ne sait comment la carabine s'est retrouvée dans la remise. Il était couché au moment des détonations et n'a pas pensé à questionner son père pour savoir si celui-ci avait entendu la fusillade depuis sa chambre. Dans cette nouvelle version, Gaston n'est plus très calme ou agité comme un fou, il est tout simplement pris de boisson ; quant à la carabine, elle n'a jamais été dans la famille, elle, qui le considère comme un fou à persister dans ses accusations. Le juge ne relève pas ces nouvelles contradictions et accepte cette dernière version. Ce même jour, Périès entend Abel Bastide, couvreur de son état, celui-ci raconte avoir été témoin d'une scène depuis le toit de La Grand'Terre qu'il était en train de réparer. Le 26 août 1944, un command-car américain, chargé d'armes en vrac, se serait arrêté à la ferme. Un GI aurait fait une démonstration de tir vers la colline en présence de Gaston et de Gustave. Puis les trois hommes seraient rentrés dans la maison. Bastide n'a donc pu voir si l'un des deux Dominici a acquis la carabine à cette occasion. Confronté à Gustave, ce dernier conteste avoir été présent à cette date, car depuis le 19 août, il était mobilisé avec les FTP à Sisteron. Le surlendemain, Gaston, confronté à son tour à Bastide le traite de menteur et d'ivrogne ; le juge note, en fin de procès-verbal, que le couvreur est effectivement en état d'ébriété. Le 24 février, devant le juge Périès, Gaston confie ses soupçons et met en cause son petit-fils, Roger Perrin, dans le déclenchement des meurtres. Il pense qu'il en est l'instigateur parce que c'est un « rouleur ». Le juge pense que le vieillard se livre à une horrible manœuvre de diversion, mais comme Gaston a toujours prétendu se sacrifier pour sauver l'honneur de ses petits-enfants, le juge décide de convoquer le jeune Perrin. Le 8 mars, le juge Périès convoque Roger Perrin pour l'entendre sur son emploi du temps la veille, la nuit et le matin de la tuerie. Roger virevolte dans les méandres de ses mensonges et finit par dérouter le juge, comme les gendarmes et le commissaire Sébeille avant lui. En revanche, Roger maintient ses déclarations sur la venue des anglaises à La Grand'Terre, en précisant qu'Yvette lui a interdit d'en parler. Les 9 et 27 mars 1954, l'expertise du professeur Ollivier révèle que le lubrifiant utilisé pour les fusils de Clovis Dominici est très proche de celui relevé sur la US M1. Le 15 mars 1954, lors d'un transport de justice à son domicile, Clovis Dominici affirme au juge Périès qu'il graisse ses fusils uniquement à l'huile d'olive issue de sa récolte personnelle. Le juge emporte un échantillon de cette huile. Le 20 mars, devant le juge Périès qui l'interroge au sujet de sa lettre du 29 janvier, Clovis répond qu'il a été informé fortuitement par le commissaire Canale des renseignements généraux de la prochaine confrontation entre Gustave et Gaston. Il déclare que la lettre a été écrite à l'initiative de son épouse Rose, mais il endosse la responsabilité de son contenu et de son envoi. Pour lui, Gustave est manipulé par Yvette et leurs sœurs ; il s'inquiéte qu'en voulant innocenter leur père, elles n'en viennent à dévier l'attention de l'accusation vers Gustave, qu'il affirme innocent de tout. C'est ce qu'il a voulu faire comprendre à F. Barth dans l'intérêt même de sa fille Yvette. Le juge rappelant qu'il connaissait la culpabilité de son père dès le 8 août 1952 par son frère Gustave, Clovis a cette réponse incroyable : « J'avais oublié ce détail ». Le juge s'indigne que Clovis qualifie de « détail » un tel massacre gratuit commis par son père Gaston. Clovis s'embrouille dans des explications peu convaincantes : jusqu'à sa conversation avec Gustave à Saint-Pons, il se refusait à croire à la culpabilité de leur père. Ce qui laisse supposer qu'un stratagème a été mis en place par les deux frères à cette date, mais le juge n'y a pas pensé. Par contre, cette lettre appelle d'autres questions que le juge ne pose pas. F. Barth est un camarade du Parti et habite à une douzaine de kilomètres de Clovis ; se rendre chez lui aurait été plus discret. D'ailleurs, Clovis lui propose de le faire en retour. Il lui propose également d'écrire à Gustave, ce qui se justifie d'autant moins étant donné leur lien familial. Car s'écrire alors que l'on est si proche localement ne correspond à aucune pratique antérieure à cette période, sauf si Clovis voulait laisser des traces écrites. Comme les autres membres de la famille, Clovis sait que ses lettres seront saisies par le juge. Le 9 avril 1954, le professeur Ollivier confirme son diagnostic : seule la graisse des fusils de Clovis présente de très fortes similitudes avec celle de l'arme du crime, alors que les armes de chasse de La Grand'Terre sont lubrifiées au suif de mouton. Le 21 avril, le juge Périès procède à une dernière audition de pure forme durant laquelle il récapitule l'ensemble du dossier devant Gaston, qui réaffirme son innocence et son intention de confondre ses fils devant les Assises. Le 27 avril, l'instruction est close et le dossier est expédié à la chambre des mises en accusation de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence. Le 23 juin, après avoir été suspendu de ses fonctions de secrétaire départemental en mars 1953, Roger Autheville est exclu du PCF pour « rapports trop constants avec la police », pour « manque de vigilance » dans l'affaire, mais aussi pour avoir vendu, pour 7500 anciens francs, des photos aux hebdomadaires Détective et Radar. Cette exclusion fait suite à une dénonciation du receveur du bureau des PTT, membre clandestin du parti, où Autheville venait retirer les mandats de ces publications. Le 9 novembre à 13h45, R. Autheville est victime d'un accident de la circulation, en scooter, dans le quartier des Épinettes à Digne. Gravement blessé à la tête, il décède après un coma de plusieurs heures dans la clinique du docteur Jouve à Aiglun. Selon une rumeur, R. Autheville s'apprêtait à faire des déclarations fracassantes lors du procès de Gaston. La carabine US M1 retrouvée dans la Durance est bien l'arme qui a servi au meurtre de la fillette. L'état du corps tel que le découvre le docteur Dragon lui permet d'affirmer qu'Elizabeth a été assassinée trois heures après ses parents. L'absence de poussière sur les pieds et d'écorchures aux voûtes plantaires lui donne à penser que la petite victime a été transportée sur le lieu de son assassinat et non pas poursuivie par son assassin. C'est ce que soutiendra le praticien lors de l'instruction et au procès. Le médecin ne sera pas suivi par la Cour qui préférera tenir compte de la déposition du docteur Jouve, un notable local qui n'a jamais vu la petite assassinée. Le rapport d'autopsie d'Anne Drummond tend à prouver qu'elle a été victime des tirs croisés de deux tireurs et note l'absence de rapport sexuel avant sa mort. Par ailleurs, le commissaire Sébeille a négligé nombre d'éléments matériels et fait disparaître le lambeau de peau de la paume droite de sir Jack Drummond, comme il l'avoue dans son livre paru en 1970. Le commissaire a refusé de prendre en compte les différents témoignages faisant état de la présence, sur les lieux ou à proximité des lieux du crime, entre 23h15 et 00h20, de trois ou quatre hommes dont Gustave mais dont les signalements ne correspondent nullement à celui de Gaston. L'autopsie de Jack Drummond démontre qu'il a été abattu de deux balles dans le dos, la deuxième lui ayant brisé la colonne vertébrale. Sa vessie était vide, ce qui veut dire qu'il s'était levé peu de temps auparavant pour se soulager : il n'a donc pas été réveillé par l'intrusion de Gaston. Ce dernier a prétendu avoir tiré par deux fois de face dont le premier coup de feu, accidentel, aurait arraché un lambeau de peau de paume de la main droite de J. Drummond. Son corps a pu être déplacé, du puisard vers l'autre côté de la route ; ceci pourrait expliquer la présence de taches de sang irrégulières sur la chaussée. Gustave Dominici, pourtant convaincu de faux témoignages, destruction de preuves et autres larcins ne sera jamais poursuivi pour ses délits. Est-ce la contrepartie de la dénonciation de son père ? La découverte, en 2003, de quatre douilles de Springfield 30.06 dans une brique creuse lors de la démolition de la remise où, officiellement, Gaston Dominici cachait la US M1 ouvre de nouvelles pistes.






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